France - Ces excès qui favorisent le cancer colorectal (24/09/2007)


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 Ces excès qui favorisent le cancer colorectal (24/09/2007)

Deux études viennent de confirmer le rôle de facteurs comportementaux dans la survenue du cancer colorectal. Un travail français, à partir de 8 000 patients, vus en coloscopie, implique le tabac et l’alcool. Une méta-analyse montre une majoration du risque chez les sujets obèses, plus marquée dans la population masculine.
Dans une population à risque modéré de cancer colique, le tabagisme et la consommation d’alcool augmentent le risque d’adénome et de cancer colique dans les deux sexes. C’est la conclusion d’une étude française comparant 3 292 cas et 5 456 témoins dans une population qui a été explorée par coloscopie dans les suites d’une positivité au test Hémoccult réalisé dans le cadre d’un dépistage organisé dans les centres d’examen de santé (CES) de l’assurance-maladie de la région de Saint-Étienne.
Actuellement, en l’absence de directives nationales sur le dépistage des cancers coliques, les centres d’examen de santé organisent pour leurs consultants un dépistage systématique dans les départements de résidence de l’assuré où aucune campagne organisée n’a été mise en place. Chez les sujets à risque moyen à modéré de cancer colique, un test de recherche de sang dans les selles est proposé tous les 2 ans à tous les volontaires âgés de 50 à 74 ans, à l’exclusion des consultants ayant déjà eu une coloscopie totale normale depuis moins de 5 ans.
En raison d’un test Hémoccult positif. L’étude a été menée dans les CES de la région de Saint- Etienne. Au total, 8 748 consultants (4 952 hommes et 3 796 femmes) ont été explorés par coloscopie en raison d’un test Hémoccult positif : chez 475 hommes et 199 femmes, un cancer a été découvert à l’examen et un adénome a été dépisté chez 1 857 hommes et 761 femmes. Le groupe témoin était constitué des 2 620 hommes et 2 836 femmes qui, en dépit d’un test positif, n’étaient atteints d’aucune pathologie colique (faux positifs).
Le travail de l’équipe du Dr Josiane Steinmetz avait pour but de préciser l’influence des facteurs environnementaux sur les pathologies coliques cancéreuses ou précancéreuses. De nombreuses études sur ce thème ont déjà été publiées, mais leurs résultats sont très souvent contradictoires.
Risque doublé dès 60 ans. Les patients atteints d’adénome ou de cancer étaient en moyenne plus âgés que les témoins (de 1,5 à 3,7 ans). Le risque d’adénome était multiplié par 2 à partir de 65 ans chez les femmes et à partir de 70 ans chez les hommes par rapport aux personnes âgées de 50 à 54 ans prises comme référence.
Globalement, le risque de cancer était doublé dès 60 ans dans les deux sexes. La proportion de fumeurs était très voisine dans les différents groupes (de 15 à 20 % chez les hommes et de 6 % à 10 % chez les femmes), mais les proportions de non-fumeurs et d’anciens fumeurs étaient inversées chez les malades et les témoins. Les non-fumeurs en effet représentaient de 35 à 38 % des hommes malades et 48 % des témoins.
Chez les fumeurs, la consommation de tabac exprimée en paquets-années était significativement supérieure chez les patients atteints que chez les témoins. Une tendance de même type a été observée avec la consommation d’alcool, puisque parmi les patients la proportion de buveurs de plus de 50 g par jour était plus élevée que chez les témoins.
L’intensité de l’activité physique était peu différente dans les différents groupes étudiés. En revanche, l’obésité abdominale était associée avec une majoration du risque chez les hommes, et les femmes en surcharge pondérale avaient un risque majoré d’adénome de plus de 10 mm. Par ailleurs, la leucocytémie était en moyenne significativement plus élevée chez les hommes atteints de cancer ou d’adénome par rapport aux témoins et le taux de cholestérol était en moyenne plus élevé chez les porteurs d’adénome des deux sexes que chez les sujets contrôles.
Enfin, aucun lien entre adénome, cancer et taux de triglycérides, glycémie, état hormonal, antécédents de diabète ou de dyslipidémie et consommation de médicament n’a été mis en lumière.
Pour le Dr Steinmetz, « ces résultats sont un argument pour renforcer les actions d’éducation à la santé sur les comportements à risque ».

Dr Isabelle Catala, Josiane Steinmetz, Yves Spyckerelle, René Guégen, Caroline Dupré.
Le Quotidien du Médecin du 24/09/2007
Transmis par le Dr Geneviève Sajus (F-93)


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