États-Unis - Rôle profibrosant hépatique du tabac (20/12/2006)


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 Rôle profibrosant hépatique du tabac (20/12/2006)

Plusieurs travaux, dont certains français, portant sur l´hépatite chronique C, ont montré que la consommation de tabac est associée à un risque accru de fibrose hépatique. Dans cette étude américaine, les auteurs ont testé cette hypothèse chez les patients atteints de cirrhose biliaire primitive. Ils ont identifié une cohorte de 97 patients diagnostiqués avec CBP dans 4 hôpitaux généraux de Cleveland entre 1998 et 2005 (cohorte d´étude) et une cohorte indépendante de 150 patients dans un hôpital universitaire (cohorte de validation). Une fibrose avancée était définie comme un stade 3 ou 4 de la classification de Ludwig.
Au total, 49 % des patients avaient une fibrose avancée et 51 % avaient fumé.
L´exposition au tabac était significativement associée à la présence d´une fibrose avancée. Ainsi, dans la cohorte d´étude, 71 % des patients avec fibrose avancée avaient fumé vs 33 % seulement de ceux sans fibrose avancée (p<0,0008). Une exposition de >= 10 paquets/année (PA) était retrouvée chez 71 % de ceux avec fibrose avancée vs 19 % de ceux sans (p<0.0001).> = 10 PA augmentait d´un facteur 13,3 (95 % IC 4,3-49) le risque d’avoir une fibrose avancée indépendamment de l’âge au diagnostic et de la consommation d´alcool. D’ailleurs, les fumeurs n’étaient pas plus vieux que les non-fumeurs et n’avaient pas une maladie plus avancée jugée sur le taux de bilirubine. Il ne semblait pas non plus y avoir de retard diagnostic dû au tabagisme lui-même ou aux conditions socioprofessionnelles associées puisque le niveau socioéconomique n’était pas différent entre les fumeurs et non fumeurs.
Les résultats se confirmaient dans la cohorte de validation avec 74 % de cas de fibrose avancée chez ceux ayant consommé > 10 PA et 25 % chez ceux en dessous de ce seuil. Ici encore, le risque relatif de fibrose avancée était de 8,6 (3,8-21) chez les fumeurs de >= 10 P-A et ceci indépendamment de la consommation d´alcool.
Une réserve qu´on peut émettre est celle d’une absence de relation temporelle bien établie. Il n’est notamment pas connu quel est l’intervalle de temps entre le début / fin de la consommation de tabac par rapport à la date de diagnostic de la CBP.
Les mécanismes pour l’instant paraissent incertains mais il a été décrit une surproduction de radicaux libres due à la consommation de tabac bien qu’on ne sache pas si son siège est hépatique… Il a aussi été décrit une polarisation de la réponse Th1/Th2 induite par le tabac (ou ses composants) qui pourrait faire pencher la balance en faveur de la fibrogenèse.

Zein C O et coll. “Smoking and increased severity of hepatic fibrosis in primary biliary cirrhosis : A cross validated retrospective assessment” Hepathology 2006 ; 44 : 1564-1571.)

Pr Vlad Ratziu, 20/12/2006


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