France - Maladie de Buerger (30/11/2010)


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 Maladie de Buerger (30/11/2010)

Cette maladie rare touchant les fumeurs avant l’âge de 50 ans est caractérisée par des thromboses veineuses et artérielles. Le rôle du tabac et du cannabis a été identifié comme étant prépondérant dans le déclenchement ou l’évolution de la maladie (95 % des patients sont fumeurs). La consommation de ces toxiques conditionne l’évolution marquée souvent par une amputation dans 40 % des cas et l’arrêt est suivi d’une réduction significative du taux d’amputation. Malgré cela, bon nombre de cliniciens rapportent qu’un grand nombre de patients ont de grandes difficultés à arrêter de fumer. Ils rapportent une addiction plus marquée comparativement à d’autres maladies voisines.
Par contre, on ne retrouve pas cette notion dans la littérature, si ce n’est certains traits de caractère particuliers (hostilité, minimisation des troubles, négligence des règles hygiéno-diététiques qui constituent quelques pistes jouant dans la difficulté à arrêter).
En étudiant la description des traits particuliers de ces patients, certaines hypothèses physiopathologiques commencent à être formulées. Il existe des facteurs de vulnérabilité :
- des caractères particuliers du tempérament marqué par la recherche de nouveauté, le faible évitement du danger et la recherche de sensation.
- des troubles psychiatriques : anxio-dépressifs, schizophrénie, bipolarité, TDHA.
- des troubles de la personnalité : antisociale, abandonnique.
Même si ce n’est pas la majorité des cas, on retrouve le trio alcool, tabac, cannabis. Ces personnes ont davantage de difficultés à arrêter de fumer, avec un profil psychologique qui conduit à une indifférence quant aux conséquences sur leur santé.
Les quelques études, comportant d’ailleurs peu de patients, montrent des cas de déracinement (7/10), une relation difficile avec les parents, un comportement négativiste.
L’étude de Hofer-Mayer met en évidence un comportement particulier pendant l’entretien (différent de celui rencontré habituellement chez les autres coronariens) : ils se montrent plus sarcastiques, hostiles et minimisent les risques ; mais aussi du côté de l’interviewer on note de la colère, de l’impatience et peu d’empathie.
Si on regarde leur histoire personnelle, on s’aperçoit qu’avant que la maladie se déclenche, 100 % des patients ont présenté une instabilité socio-professionnelle et des problèmes avec les autres collègues de travail.
On peut donc se demander s’il existe un profil particulier (d’origine génétique, ethnique, …) dans cette maladie.
Pour le moment, on attend les études en cours.

Dr Olivier Contencin psychiatre addictologue, Lille (30/11/2010)


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