Grande-Bretagne - La nortriptyline, un argument thérapeutique supplémentaire dans le sevrage tabagique ? (06/05/2008)


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 La nortriptyline, un argument thérapeutique supplémentaire dans le sevrage tabagique ? (06/05/2008)

A juste titre, le ‘’sus au tabac continue’’. Toutes les propositions thérapeutiques isolées, associées, connues mais revisitées et heureusement parfois novatrices méritent d’être citées. Il en est ainsi de la nortriptyline, antidépresseur tricyclique, qui ne peut être considéré comme un médicament nouveau. Il vient cependant d’être évalué comme adjuvant pour le sevrage tabagique dans une étude britannique publiée récemment dans le British Medical Journal.
L’objectif de cet essai randomisé contrôlé fut de comparer la nortriptyline à un placebo dans une stratégie de sevrage tabagique qui comportait déjà un produit de remplacement nicotinique (PNR).
Ce travail a été effectué sous l’égide du National Health Service et ses cliniques spécifiques d’arrêt du tabagisme. Outre la nortriptyline ou le placebo, les 901 volontaires souhaitant cesser le tabac recevaient un PNR de leur choix, y compris une association de produits ainsi qu’une thérapie comportementale de soutien. La nortriptyline devait être débutée une à deux semaines après l’arrêt du tabac avec une dose augmentant de 25 à 75 mg/j. durant 8 semaines, période durant laquelle le médicament pouvait être réduit s’il n’était pas toléré.
Le critère principal fut la prolongation de l’abstinence à 6 mois. Les critères secondaires comportaient l’abstinence à 12 mois, l’usage éventuel d’autres médicaments, la sévérité des effets collatéraux, les symptômes de sevrage nicotiniques et les envies impérieuses de fumer.
Soixante douze (16 %) des 445 patients sous nortriptyline et 55 (12 %) des participants sous placebo continuèrent l’abstinence à 6 mois (RR 1,34, IC 95 % de 0,97 à 1,86). A 12 mois, les valeurs correspondantes furent 49 (11 %) pour la nortriptyline et 40 (9 %) pour le placebo (RR 1,26, de 0,84 à 1,87). 337 (79 %) dans le bras nortriptyline et 325 (75 %) dans le bras placebo prenaient un traitement combiné dès le jour de l’arrêt et la dose moyenne fut de 75 mg/j. dans les deux groupes. Les doses nécessaires furent moindres dans le groupe nortriptyline que dans le groupe placebo. Par contre, il fut relevé plus de sécheresse buccale et de constipation sous produit actif que sous placebo. Dans les deux populations, les scores de symptômes de sevrage ne différèrent pas. Enfin, si les deux groupes manifestèrent la même envie de fumer, la nortriptyline permit une réduction des accès anxieux et des dépressions vraies.
Difficile de tirer des enseignements formels de cette étude : la nortriptyline et la substitution nicotinique sont efficaces pour le sevrage tabagique, mais il reste à démontrer que la combinaison des deux interventions s’avère plus efficace que l’emploi isolé d’une ou de l’autre des thérapies. A suivre.

Références BMJ 27 avril 2008
Aveyard P, Johnson C, Fillingham S, Parsons A, Murphy M. Nortriptyline plus nicotine replacement versus placebo plus nicotine replacement for smoking cessation : pragmatic randomized controlled trial.
Le résumé en anglais : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18441375?ordinalpos=1&itool=
EntrezSystem2.PEntrez.Pubmed.Pubmed_Result
sPanel.Pubmed_RVDocSum

Dr Gérard Mégret www.sante.net 06/05/2008

En résumé : rien de nouveau ! (ndlr)


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