Grande-Bretagne - Sevrage tabagique : ajouter un antidépresseur tricyclique aux substituts nicotiniques n’apporte rien ! (06/05/2008)


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 Sevrage tabagique : ajouter un antidépresseur tricyclique aux substituts nicotiniques n’apporte rien ! (06/05/2008)

Les traitements du sevrage tabagique (ST) sont considérés comme des interventions coût-efficaces. Cependant, une bonne proportion des sujets soumis à un seul traitement rechutent, dont une majorité pendant la période de traitement.
Les substituts nicotiniques (SN) sont les traitements les plus utilisés, multipliant par deux les chances de réussite du ST. D’autres molécules sont employées, parmi lesquelles la nortriptyline (non commercialisée en France), un antidépresseur tricyclique de seconde génération, dont l’odds ratio de ST par rapport au placebo est de 2,34 (IC 95 % : 1,61 – 3,41). Or, ces deux traitements agissant sur deux mécanismes différents du ST, leur combinaison pourrait donc être bénéfique et complémentaire pour augmenter les chances de réussite du ST.
Afin de tester l’efficacité de l’association SN + nortriptyline (SN&N) par rapport au SN + placebo (SN&P) dans le sevrage tabagique, P Aveyard et coll. ont réalisé une étude pragmatique contrôlée dans laquelle 901 sujets désireux d’arrêter de fumer ont été inclus. Les participants ont tous reçu un soutien psychologique, en plus du traitement attribué.
La nortriptyline a été initiée une à deux semaines avant l’arrêt du tabac, et sa dose a été progressivement augmentée (25 à 75 mg/jour) en 8 semaines.
À six mois, 72 des 445 participants (16 %) du groupe SN&N et 55 des 456 participants (12 %) du groupe SN&P ont atteints l’objectif d’abstinence (RR = 1,34 ; IC 95 % : 0,97 à 1,86 ; non significatif). Les résultats correspondants à 12 mois ont été 49 (11 %) pour le groupe SN&N et 40 (9 %) pour le groupe SN&P (RR = 1,26 ; IC 95 % : 0,84 à 1,87 ; non significatif). Trois cent trente-sept sujets (79 %) du bras SN&N et 325 (75 %) du bras SN&P étaient encore sous traitement le jour de la rechute.
Davantage de patients ne prenaient plus que de faibles doses de nicotine dans le bras SN&N par rapport au bras SN&P. Cependant, dans le bras SN&N, il y avait des taux substantiellement plus élevés de sécheresse buccale et de constipation que dans le bras SN&P, et des taux légèrement plus élevés de transpiration et de tremblements. Les taux de besoins urgents de fumer étaient similaires dans les deux bras, mais les taux de dépression et d’anxiété étaient moindres dans le bras SN&N. D’une façon globale, les scores des symptômes de manque n’étaient pas différents entre les deux groupes.
En définitif, l’association de la nortriptyline aux substituts nicotiniques n’apporte pas de bénéfice supplémentaire par rapport à l’un ou l’autre des traitements pris seuls.

Dr Georges Dubois www.jim.fr 06/05/2008
Aveyard P et coll. : Nortriptyline plus nicotine replacement versus placebo plus nicotine replacement for smoking cessation : pragmatic randomised controlled trial. BMJ 2008, en ligne avant publication le 27 avril, BMJ, doi:10.1136/bmj.39545.852616.BE.


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