France - Bilan positif pour les consultations cannabis (23/07/2009)


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 Bilan positif pour les consultations cannabis (23/07/2009)

Une enquête française de L’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) révèle que 50 % des jeunes dépendants au cannabis parviennent à réduire leur consommation grâce à des consultations spécialisées.
Selon les statistiques, 30 % des consultants renoncent à être pris en charge après la première séance.
Les jeunes Français restent les champions européens de la consommation de cannabis : à 17 ans, la moitié d’entre eux l’ont déjà testé tandis que 10 % déclarent en avoir fumé au moins dix fois au cours du mois précédent les enquêtes en population générale. En 2004, des « consultations jeunes consommateurs pour un problème d’addiction » ont été créées pour faire face à ces situations problématiques qui dépassent l’autorité parentale, les établissements scolaires ou encore les milieux judiciaires.
L’objectif est de prendre en charge des jeunes gens devenus dépendants au point d’être en butte à des problèmes sociaux ou judiciaires. L’OFDT vient de publier cette semaine, dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), les résultats d’une enquête réalisée par Ivana Obradovic montrant que 50 % des jeunes gens assidus à ces consultations ont réussi à réduire leur consommation.
Contrairement à ce que clamaient les mouvements de libéralisation du cannabis dans les années 1980-1990, l’usage fréquent de cette drogue a des effets sanitaires non négligeables, notamment psychiatriques, en particulier chez les sujets les plus fragiles. Ces complications, qui peuvent être à l’origine d’une déscolarisation, justifient la mise en place de consultations dédiées.
Qui sont ces « accros » au cannabis ? L’enquête, qui a porté sur 3 788 jeunes ayant consulté entre le 20 mars et le 20 avril 2007, révèle qu’il s’agit de garçons dans 81 % des cas, âgés en moyenne de 23 ans (26 % ont plus de 25 ans, 17 % sont mineurs). Avant 20 ans, la plupart sont élèves ou étudiants, avec une forte proportion d’apprentis par rapport à la population générale.
La très grande majorité consomment régulièrement du cannabis, deux sur cinq en prenant tous les jours, et la moitié de ceux-là fument plus de cinq joints par jour. Les fumeurs quotidiens sont caractérisés par la précocité de l’expérimentation de ce produit.
Surtout, il apparaît que l’usage quotidien est souvent associé à des motivations d’ordre thérapeutique (« pour lutter contre l’angoisse ») ou encore à des usages de routine (« par habitude, avec un sentiment de dépendance »), mais assez peu à un usage festif ou hédoniste.
La consommation de cannabis a été liée à la schizophrénie, sans que l’on ait toutefois clairement établi s’il s’agit d’un facteur causal ou d’une « automédication » face à une maladie encore non diagnostiquée. Tous les consultants ou presque fument aussi du tabac, un sur quatre boit régulièrement de l’alcool et une proportion non négligeable consomme de la cocaïne, de l’ecstasy, ou encore de l’héroïne. Il faut savoir que la moitié de ces jeunes ont été adressés par la justice. Pour l’autre moitié, il s’agit d’une démarche réalisée à la demande de la famille ou émanant du monde scolaire ou médico-social.

Des contextes plus favorables
Ces consultations visent à parvenir au sevrage, ou tout au moins à réduire la consommation. Il apparaît cependant que 30 % des consultants renoncent au sevrage après la première séance : il s’agit en général de garçons, demandeurs de renseignements plus que d’aide au sevrage. Pour ceux qui ont persévéré, 50 % déclarent au bout de six mois avoir réduit leur consommation de cannabis, 47 % affirment l’avoir stabilisée et 3 % l’avoir augmentée. Les taux de succès les plus importants sont observés parmi ceux venus spontanément ou encore adressés par l’Éducation nationale ou un professionnel de santé. Certains contextes sont plus favorables que d’autres, comme le fait d’être scolarisé ou d’avoir une bonne intégration socioprofessionnelle.
Certes, ces données sont biaisées, dans la mesure où elles portent en partie sur une population sous contrainte judiciaire. Néanmoins, elles confirment le message qu’une prise en charge adaptée peut réduire les consommations de cannabis problématiques.

Martine Perez LeFigaro.fr 23/07/2009
http://www.lefigaro.fr/sante/2009/07/22/01004-20090722ARTFIG00540-bilan-positif-pour-les-consultations-cannabis-.php


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