Algérie - 10 % des femmes fument (31/12/2013)


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 10 % des femmes fument (31/12/2013)

Fumer pour la femme algérienne devient une mode, un signe d’émancipation et d’occidentalisation. Au départ, fumer pour ces jeunes filles commence par une curiosité, une tentation et finit, dans la plupart des cas, par être un piège.
Il suffit de se rendre dans les universités, les cafétérias, les salons de thé, sur les lieux de travail pour se rendre compte que la consommation de tabac chez les femmes a enregistré une hausse sensible ces dernières années. Même s’il n’y a pas eu d’études et d’enquêtes nationales tangibles, les spécialistes sont formels. Ce fléau est en passe de prendre des proportions alarmantes.
Ainsi, les étudiantes, les femmes cadres, les adolescentes ou les mères au foyer... en sont de plus en plus adeptes !
Selon les dernières statistiques révélées en 2010, il existe 7 millions de fumeurs en Algérie dont 10 % sont des femmes. Les femmes qui fument trouvent toujours des excuses pour ne pas arrêter : « Fumer me permet de déstresser », « Fumer me permet de garder la ligne »...
Se basant sur une étude réalisée en 2010 sur les familles algéroises, il s’est avéré que la catégorie d’âge des 15-24 ans est la plus touchée par le tabagisme, soit un taux de 12 %, et que les filles commencent à fumer en général, à l’âge de 15 ans. 20 % des filles âgées de 16 ans fument régulièrement, alors que 50 % en deviennent dépendantes à l’âge de 19 ans. Il y a quelques années, rencontrer dans les lieux publics une femme cigarette à la main relevait de l’impossible tellement c’était mal vu par la société. Les fumeuses s’arrangeaient pour se regrouper et fumer en cachette. En général, la famille proche et les parents ignorent que leur fille fume. Autres temps, autres mœurs : aujourd’hui non seulement ces femmes s’affichent ouvertement cigarette au bec mais elles sont désormais tolérées et on ne fronce plus les sourcils à leur vue.
Grave ouverture d’esprit quand on sait qu’à consommation égale de cigarettes, hommes et femmes ne courent pas les mêmes risques. Pour des raisons anatomiques et hormonales, les femmes seraient plus sensibles à la toxicité de la cigarette. Ainsi, si le tabagisme continue de séduire autant ces dames, le cancer du poumon pourrait devenir d’ici à 20 ans le premier cancer féminin devant celui du sein.
Selon une étude réalisée par l’OMS, le tabac favorise certaines maladies essentiellement féminines. Ainsi, fumer augmente le risque de cancer du col de l’utérus (par 1,5 à 2,5), ainsi que le risque de cancer du sein avant même la ménopause. Le tabac multiplie encore les risques de phlébite et d’embolie pulmonaire. Autre inconvénient, une ménopause précoce. La peau paie également un lourd tribut à la cigarette. Pour les femmes qui suivent actuellement une contraception, l’association pilule-tabac est par ailleurs fortement déconseillée, qui multiplie de façon exponentielle avec l’âge le risque d’accident vasculaire cérébral et d’infarctus du myocarde. Mais c’est surtout pendant la grossesse que le tabagisme pose le plus de problèmes puisqu’il s’impose à l’enfant à venir : 35 % des femmes enceintes sont fumeuses aujourd’hui… Ces femmes mettent deux fois plus de temps pour concevoir, fertilité réduite oblige. En cours de grossesse, le risque de fausse couche est multiplié par trois, de grossesse extra-utérine ou d’accouchement prématuré par deux. Le poids de naissance des bébés est diminué (de 200 g en moyenne). Ces nouveau-nés sont trois fois plus souvent victimes de mort subite du nourrisson. L’allaitement est perturbé et, enfin, le risque d’asthme dans l’enfance est plus grand. Les futures mamans qui fument durant leur grossesse exposent l’enfant à naître à la nicotine, au monoxyde de carbone et à des milliers d’autres substances chimiques (notamment des agents causant le cancer) contenues dans le tabac. À chaque fois que la mère tire sur sa cigarette, ces substances chimiques toxiques circulent dans son sang, traversent le placenta et entrent dans le corps du bébé. Quand l’enfant à naître est exposé à la nicotine, sa fréquence cardiaque augmente.
Il faut savoir également que les effets d’une exposition à la fumée secondaire durant et après une grossesse peuvent aussi causer des problèmes à long terme pour un enfant. En grandissant, les enfants qui ont été soumis au tabagisme maternel sont plus susceptibles d’avoir une toux nocturne, des infections respiratoires, des modifications comportementales, des difficultés d’apprentissage, ainsi qu’une croissance plus lente. Par ailleurs, les recrudescences des maladies cardio-vasculaires chez la femme seraient dues essentiellement à l’association tabac-pilule, devenue plus que fréquente chez la jeune femme en âge de procréer. Cette conjonction pilule et tabac est très cher payée, car elle multiplie par 20 le risque de développer une maladie cardio-vasculaire. La pilule seule n’est pas dangereuse, c’est l’association avec le tabac qui l’est davantage.
En sachant tout ceci, est-on encore tentée de fumer ?
Ces constats pourront-ils peut-être réveiller une prise de conscience volontairement endormie ?
Dans tous les cas, on sait aujourd’hui que les femmes sont une cible de choix pour l’industrie du tabac, qui doit recruter de nouveaux consommateurs pour remplacer près de la moitié des consommateurs actuels, qui mourront prématurément de maladies liées au tabagisme. Le nouveau rapport de l’OMS, intitulé « Les femmes et la santé : la réalité d’aujourd’hui, le programme de demain » montre que la publicité en faveur du tabac cible de plus en plus les jeunes filles. Or il ressort de données de 151 pays qu’environ 7 % des adolescentes, contre 12 % des adolescents, fument des cigarettes. Dans certains pays, il y a presque autant de filles que de garçons qui fument.

R.S La Nouvelle République d’Algérie 31/12/2013
http://www.lnr-dz.com/index.php?page=details&id=14278


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