Burkina-Faso - Tabagisme : près de 500 décès par an (31/05/2010)


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 Tabagisme : près de 500 décès par an (31/05/2010)

Chaque année, le tabac tue près de 500 personnes au Burkina et dans ce pays, plus de 7 % des femmes fument. Ce sont des chiffres inquiétants, révélés par Adama Zango, secrétaire général à l’information de l’Association Afrique contre le tabac (Aconta). Nous l’avons rencontré, à l’occasion du 31 mai, Journée internationale sans tabac.
Adama Zango : La lutte contre le tabagisme n’est pas de tout repos au Burkina. Je vous donne quelques chiffres. Le nombre de fumeurs augmente chaque jour. Une étude menée par le professeur Blaise Sondo est très édifiante en la matière. En 1994 par exemple, 1 % des femmes burkinabè fumait. Aujourd’hui une autre étude réalisée en 2003 fait ressortir que le taux des femmes qui fument au Burkina est passé à 7 %. Le tabac brulé contient près de 4 000 substances toxiques. Pour toutes ces raisons, la commémoration du 5e anniversaire de la Convention cadre de l’organisation mondiale de la santé, de la lutte anti-tabac (CCLAT), sera marquée par plusieurs activités. Nous avons au programme, des séances de sensibilisations, des séances de sevrage, des conférences. Cette année, nous avons même délocalisé la manifestation pour attirer l’attention des fumeurs d’autres contrées du Burkina. C’est Saponé qui a été retenu, localité située à 20 kilomètres de Ouagadougou.
À vous entendre, votre combat semble perdu d’avance, puisque malgré tous vos efforts, le nombre de fumeurs et partant de victimes du tabac ne cesse de croître…
Les gens commencent à comprendre que le tabagisme est un problème de santé public. Certains nous approchent parce qu’ils veulent arrêter de fumer. D’autres viennent nous voir pour aider leurs enfants à sortir de leur dépendance du tabac. Nous organisons, à leur intention, des séances de sevrage et de sensibilisation. Nous les orientons vers les médecins spécialisés avec lesquels nous travaillons. Nous ne facturons pas les séances de sevrage. Si on le fait on n’atteindra pas notre objectif. Les fumeurs dépensent déjà pour acheter la cigarette. Si nous nous mettons encore à les facturer, ils vont banaliser notre action. Nous sommes en plus, une association à but non lucratif. Nous faisons du bénévolat. L’association est constituée surtout de médecins et d’infirmiers. Nous organisons des conférences publiques dans les établissements secondaires pour sensibiliser les élèves, tout comme des plaidoyers sont faits auprès de certains décideurs pour que toutes les parties prenantes de cette lutte parlent d’une même voix.
En Europe, en Asie et aux Amériques, la législation sur le tabagisme est en vigueur et bien des mesures, tendant à décourager les fumeurs les plus téméraires, sont appliquées avec rigueur. Qu’en est-il du Burkina, qui, à l’instar d’autres pays africains, continue d’être un marché de choix pour les puissantes firmes de cigarettes ?
La question de la législation sur le tabac est un acquis pour les pays européens. Pour les pays pauvres comme le nôtre, la situation est plus compliquée.
Le Burkina-Faso a signé la loi cadre de l’OMS (Organisation mondiale de la santé, ndlr) sur la lutte anti-tabac. Il doit maintenant voter une loi au niveau national pour se conformer aux normes internationales.
Et c’est à ce niveau que ça piétine un peu.
Nous avons travaillé de concert avec le Ministère de la Santé pour soumettre un projet de loi au gouvernement. La loi sur le tabac devait être votée le 20 mai 2010. Mais suite aux différentes modifications qui ont été apportées au projet de loi, son passage à l’Assemblée a été reporté. En effet la version du projet de loi proposé aujourd’hui a été vidée de toute sa substance. En l’espèce, certaines dispositions doivent figurer obligatoirement dans la loi. La version proposée ne précise pas clairement la responsabilité des fabricants et des distributeurs. Le texte ne mentionne pas clairement les espaces publics non fumeurs. Nous sommes en pourparler avec certains députés et des responsables politiques. Nous leur demandons de prendre en compte nos observations, car le tabagisme est un problème de santé public au Burkina.
Nous menons actuellement des plaidoyers à cet effet.

Joël Zoundi Fasozine.com 31/05/2010
http://www.fasozine.com/index.php/societe/societe/3362-lle-tabac-tue-impunement-pres-de-500-burkinabe-par-anr

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