Tunisie - Lutte anti tabac : vivement la tolérance zéro (28/08/2009)


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 Lutte anti tabac : vivement la tolérance zéro (28/08/2009)

La Tunisie s’inscrit dans l’air du temps et déclare la guerre à la nicotine. Des opérations sont menées tous azimuts, appelées à être renforcées au cours de ce Ramadan pour inciter les fumeurs au sevrage, et dissuader ceux qui sont tentés par la cigarette.
L’année 2009 est proclamée année de lutte anti-tabac, la Tunisie s’est donnée cinq ans pour venir à bout de la propagation de la cigarette et réduire le nombre de fumeurs, sans cesse grandissant. Ainsi la loi antitabac du 23 février 1998, restée depuis lettre morte, est déterrée. Elle sera même amendée vers plus de durcissement.
Les méfaits de la cigarette ne sont plus à démontrer. La nicotine et le goudron font des ravages. Les fumeurs en paient le plus lourd tribut, en contractant des maladies malignes, voire mortelles. Les non-fumeurs n’en sont pas moins épargnés. Bien qu’ils honnissent la cigarette, ils se retrouvent dans des situations diverses, à leur corps défendant, en train d’inhaler jusqu’à l’étouffement, la fumée des autres, ce qui leur est fortement préjudiciable. Les professionnels de la santé le disent et le redisent, et de leur langage savant ressort une conclusion capitale : le tabagisme passif est aussi périlleux, sinon plus, que le tabagisme actif.
La campagne anti tabac est donc salutaire. Elle intervient à point nommé, quoiqu’un tantinet tardivement. Le silence n’est plus permis devant ce fléau redoutable. Même si le tabac permet de renflouer les caisses de l’État, l’équation bénéfice/risque plaide pour une stratégie à même de le juguler, n’en déplaise aux fumeurs endurcis. Car, le tabac vous donne d’une main, ce qu’il vous prend de l’autre.
Tout d’abord au fumeur, il feint de lui procurer une sensation de plaisir et d’euphorie, mais il lui ôte ce qu’il a de plus précieux, la santé.
Idem pour l’État, il lui génère des recettes supplémentaires certes, en termes de taxes ; il lui impose, en revanche, des dépenses excessivement lourdes pour la santé.
Reste une question. La sensibilisation, à elle seule, est-elle suffisante ? On craint que non. En ordre général, les fumeurs sont bien conscients de la nocivité de la cigarette. Ils en font toutefois peu de cas…pour motif d’addiction, notamment. Une affiche ou un dépliant prévenant contre la dangerosité de la cigarette, avec des mots percutants, produisent sur le fumeur des effets à la fois puissants et éphémères. Au point qu’il éprouve le besoin d’allumer une cigarette…pour oublier le mal, un de plus qui s’ajoute à sa multitude de problèmes, que le tabac est censé l’aider à gérer. C’est que les fumeurs ont une philosophie de la cigarette assez complexe, logée aussi bien dans leurs synapses que dans leur subconscient…Pas facile de la déloger par des conseils ou des remontrances.
Les pays qui ont interdit le tabac dans les lieux publics ont procédé autrement. Ils ont fixé une date butoir, au-delà de laquelle, les fumeurs ne peuvent plus en griller une en étant attablés à un café ou un restaurant, sauf s’ils se réfugient dans les espaces fumeurs. On l’a vu en France, et plus récemment en Turquie, où la loi a été appliquée au pied de la lettre…et gare à celui qui ne s’y conforme pas, il se voit infliger une amende assez significative…de quoi l’amener à méditer, et à remettre en question sa philosophie de fumeur.
Il n’y a que les sanctions, jointes à une sensibilisation intelligente, qui peuvent rendre le goût de la cigarette amer pour ses invétérés, et les obligent sinon à cesser de fumer et d’enfumer les autres, du moins à réduire « leur ration quotidienne », en nicotine. Ceci permettra aussi aux non fumeurs de s’affranchir des sévices qui leur sont infligés au mépris des convenances.
Le choix du mois du Ramadan pour redonner du punch à la campagne anti tabac est, sans doute, judicieux. Ceci lui confère un préjugé favorable. Le fumeur se montre, par la force des choses, plus réceptif, s’étant aperçu qu’il peut vivre, de longues heures, sans nicotine…Même si certains se déchaînent la nuit, allant jusqu’à rompre leur jeûne par une cigarette. Tout ce qu’il y a de plus insensé.
Et puis, n’oublions pas un autre phénomène qui prend de l’ampleur pendant le Ramadan. Le narguilé, encore plus nocif de l’aveu des médecins, que la cigarette. Les Tunisiens prennent un réel plaisir à s’en remplir les poumons, n’hésitant pas à le partager à l’envi entre copains…pour rendre les soirées ramadanesques encore plus chaudes et festives, dans des cafés grouillants, de quoi prendre sa revanche sur une journée austère passée entre des matinées somnolentes et des après-midi oisifs…Là aussi, il faut plus que la sensibilisation pour stopper les dégâts, mais ce ne sera point une sinécure.

H.J Global Net 28/08/2009
http://www.gnet.tn/temps-fort/tunisie/lutte-anti-tabac-vivement-la-tolerance-zero/id-menu-325.html


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