Tabagisme asiatique (18/09/2014)


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 Tabagisme asiatique (18/09/2014)

En Asie, les bars enfumés et les services d’oncologie bondés témoignent de la négligence des pouvoirs publics en matière de lutte contre le tabagisme. Aujourd’hui, les autorités se réveillent, un peu tard, pour tenter de faire face à l’explosion des maladies liées à la cigarette.
D’après les chercheurs, la méconnaissance par le public des risques, couplée au marketing agressif des cigarettiers, explique que les pays d’Asie ont des taux de tabagisme parmi les plus élevés au monde alors qu’aux États-Unis et dans certains pays d’Europe, les politiques de santé publique ont permis de les faire reculer.
Environ 60 % de la population mondiale vit en Asie où « les programmes de lutte contre le tabagisme sont moins développés, notamment dans les pays à bas et moyens revenus comme la Chine et l’Inde », écrivait la revue scientifique PLOS Medicine en avril.
Dans les pays développés comme le Japon et la Corée du Sud, où fumaient jadis jusqu’à 85 % des hommes adultes, les autorités n’ont commencé que récemment à mettre en œuvre de vraies mesures anti-tabac.
La taxation des cigarettes, considérée comme le moyen le plus efficace pour réduire la consommation, pratiquée en Europe avec le soutien de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), tarde à se mettre en place en Asie.
La semaine dernière, les autorités de Corée du Sud, où 44 % des hommes sont des fumeurs, ont proposé de taxer les paquets de cigarettes à 80 % mais l’opposition est aussitôt montée au créneau pour accuser le gouvernement de vouloir rançonner les adeptes de la cigarette.
« Longtemps, fumer était considéré par des Coréens durs au travail comme le moyen d’affronter le stress provoqué par une industrialisation rapide », souligne Kim Jin-Young, professeur de sociologie à l’université Korea. « Les gouvernements hésitaient à augmenter les taxes sur les cigarettes et l’alcool de peur de le payer dans les urnes ».

Plus de fumeurs
Cependant, les mentalités sont en train de changer, dit-il à l’AFP. « Les gens se préoccupent davantage de santé publique ».
En avril, l’assurance santé publique a porté plainte contre trois fabricants de cigarettes, sud-coréens et étrangers, en leur réclamant 53,7 milliards de wons (39,9 millions d’euros) pour compenser les soins aux malades.
Le Japon (30 % de fumeurs) a augmenté en juin pour la première fois en 17 ans les taxes sur les paquets.
Le nombre élevé de fumeurs résulte de « l’héritage de la guerre, où les autorités faisaient la promotion du tabac pour alimenter le budget national », explique Hiroshi Yamato, médecin et tabacologue à l’Université de la santé au travail de Kitakyushu (ouest).
L’industrie du tabac était un monopole d’État jusqu’en 1985. Privatisé, le cigarettier national Japan Tobbacco conserve cependant plus de 60 % du marché et est très influent politiquement.
« Le Japon est toujours très en retard en matière de lutte contre le tabagisme, en particulier contre le tabagisme passif », ajoute le tabacologue. « On peut toujours fumer dans de nombreux espaces publics, comme les bureaux, les cafés, les restaurants ».
En Corée du Sud, il est interdit de fumer dans les espaces publics depuis juillet 2013 mais les petits bars-restaurants ont obtenu un sursis jusqu’en 2015.
Globalement dans le monde, les taux de tabagisme sont inférieurs à ce qu’ils étaient dans les années 1980. Mais il y a plus de fumeurs en raison de la croissance démographique dans des pays comme la Chine et l’Inde.
En 2012, en Chine, il y avait 100 millions de fumeurs de plus qu’il y a 30 ans en dépit d’un taux de tabagisme passé de 30 à 24 %, selon des données du Journal of the American Medical Association. Les lois anti-tabac y sont très mollement appliquées.
Des études montrent que 1,2 million de décès par an en Chine et un million en Inde sont liés à la cigarette, des chiffres qui devraient croître exponentiellement.
Le British Medical Journal estime ainsi que la Chine pourrait cumuler 50 millions de décès liés au tabac entre 2012 et 2050.
Et en raison des effets à long terme du tabagisme, l’impact de décennies de laissez-faire doit encore se faire ressentir.
« Il est vraisemblable que le fardeau des maladies causées par le tabac s’alourdisse au cours des prochaines décennies, et pendant encore plus longtemps si rien n’est fait », souligne PLOS Medicine.

AFP 18/09/2014
http://fr.africatime.com/republique_democratique_du_congo/db/en-asie-la-cigarette-na-pas-fini-de-faire-un-tabac


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