France - Tabac à mâcher : « snus or not snus » ? (01/03/2008)


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 Tabac à mâcher : « snus or not snus » ? (01/03/2008)

La pratique du tabac à mâcher réapparaît actuellement sous une autre forme : « skoal bendit » (sachets perméables similaires aux sachets de thé) aux États-Unis, snus (pâte fabriquée avec des feuilles de tabac séchées et humidifiées, aromatisée et additionnée de carbonate de chaux) en Suède.
L’usage du snus s’est développé pour pallier les interdictions de fumer. Le snus ne contient ni goudrons, ni monoxyde de carbone, ni les nombreux toxiques de la fumée de tabac, d’où un moindre risque de survenue des maladies graves liées au tabagisme (cancer du poumon, bronchite chronique, accidents vasculaires). Il est cependant interdit en Europe, sauf en Suède où il représente près de 50 % de la consommation de tabac, utilisé seul ou associé à la cigarette (dans la moitié des cas).
La Suède est aussi le pays européen où le nombre de fumeurs (adolescents compris) est le plus bas : moins de 20 %, ce qui explique que la prévalence du cancer du poumon y soit la plus faible d’Europe. D’où le débat actuel pour savoir s’il peut être autorisé dans l’Union européenne pour lutter contre le tabagisme et comme une alternative « à moindre risque » au tabac…
Contrairement à la chicha et aux bidî*, le snus apporte les mêmes sensations que la cigarette, sans les inconvénients majeurs de la fumée de tabac, surtout si un snus pauvre en nitrosamines est utilisé, ce qui est le cas en Suède mais pas en France. Avec toutefois un risque essentiel : l’induction rapide de la dépendance, et donc l’association ultérieure de la cigarette. C’est ce que confirme une importante étude suédoise de 2003 (1). La large disponibilité du snus n’a pas empêché les adolescents suivis de commencer à fumer, même si elle a réduit sensiblement le nombre de fumeurs.
Car l’usage du snus seul reste marginal ; le plus souvent associé à la cigarette, il induit très rapidement une forte dépendance au tabac.
No snus ?

Pr Gilbert Lagrue**, Tabac actualités (INPES) n° 86 mars 2008

* Petites cigarettes courtes et fines contenant environ 0,25 g de tabac haché (le quart d’une cigarette industrielle) associé à diverses plantes (bétel, clou de girofle, aromates).
** Centre de tabacologie ; hôpital Albert-Chenevier, Créteil (France)

Référence
(1) Galanti M, Rosendahl I, Wickholm S. The development of tobacco use in adolescence among « snus starters » and « cigarette starters » : An analysis of the « Swedish BROMS » cohort. Nicotine & Tobacco Research 2003 ; 10:315-23.

L’étude américaine Effect of smokeless tobacco (snus) on smoking and public health in Sweden donne une conclusion un peu différente. La voici pour ceux qui lisent l’anglais :
Snus availability in Sweden appears to have contributed to the unusually low rates of smoking among Swedish men by helping them transfer to a notably less harmful form of nicotine dependence.
La totalité de l’étude en anglais sur http://tobaccocontrol.bmj.com/cgi/content/abstract/12/4/349 (Ndlr)


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