France - Santé bucco-dentaire et tabac (31/12/2012)


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 Santé bucco-dentaire et tabac (01/12/2012)

Pour un chirurgien-dentiste, parler du tabac, de l’alcool et d’autres drogues avec ses patients, est une démarche aujourd’hui indispensable. Connaissant de mieux en mieux les répercussions de la consommation du tabac notamment, sur la cavité buccale, les chirurgiens dentistes sont pour leurs patients, dans le cadre de leur pratique quotidienne, des interlocuteurs privilégiés et de « première ligne » sur ce sujet.

En raison de ses effets délétères sur l’organisme et notamment ses conséquences
néfastes sur les muqueuses buccales et sur les traitements dentaires, la prise en compte de l’addiction au tabac et la participation à la prise en charge du sevrage tabagique, doivent faire partie intégrante de la pratique du chirurgien-dentiste.

Au premier rang des conséquences buccales du tabagisme figurent les leucoplasies qui présentent un risque élevé de transformation maligne. Le tabac, sous toutes ses formes, est en effet responsable, à hauteur d’au moins 80 %, des carcinomes épidermoïdes.
L’Institut National du Cancer rappelle d’ailleurs que les cancers de la cavité buccale représentent chaque année plus de 7 500 nouveaux cas (3/4 d’entre sont des hommes) et près de 2 000 décès.
La France connaît l’une des situations les plus dégradées en Europe.
À l’heure actuelle, dans notre pays, 70 % des cancers de la cavité buccale sont diagnostiqués à un stade avancé. Or, le chirurgien-dentiste peut contribuer à la détection précoce de ces lésions, en améliorant ainsi leur pronostic et évitant les traitements les plus mutilants.

Mais le tabac a aussi de nombreuses conséquences sur les thérapeutiques dentaires notamment en parodontologie et chirurgie, chirurgie implantaire en particulier.
La consommation de tabac joue en effet un rôle déterminant dans le développement des parodontites. En amplifiant le processus de destruction osseuse, elle augmente la prévalence et la sévérité des parodontites et diminue l’efficacité des traitements parodontaux.
À cela s’ajoute un effet dose-dépendant, c’est-à-dire que l’effet délétère est proportionnel au nombre de cigarettes fumées par jour et au nombre d’années de tabagisme.
Les maladies parodontales sont d’origines plurifactorielles avec, comme facteur dominant, la plaque bactérienne dentaire. Si le tabac n’explique sans doute pas à lui seul l’émergence d’une parodontopathie, il en est certainement un facteur de risque majeur et, de toute façon, aggravant. Par ailleurs d’autres facteurs de risque peuvent se surajouter au tableau : alcool, diabète, stress…

La forte corrélation qui existe entre la consommation tabagique et le développement des maladies parodontales s’observe essentiellement sur les formes chroniques généralisées. Ces formes présentent un tableau clinique typique associant à la fois une inflammation parodontale, des dépôts bactériens souvent abondants, des pertes d’attache, des poches parodontales profondes (en particulier et essentiellement au niveau palatin ou lingual), des mobilités dentaires, parfois des suppurations, le tout accompagné d’halitose, de sensations de sécheresse buccale, de colorations sombres…

Les conséquences du tabagisme sur la physiologie gingivale et parodontale sont nombreuses ; vasoconstriction de la microcirculation gingivale et osseuse, altération des fibroblastes et de la synthèse de collagène. Les perturbations vasculaires ralentissent considérablement la cicatrisation parodontale après thérapeutique chirurgicale comme non chirurgicale (surfaçage radiculaire). Ces mêmes aléas de la cicatrisation chirurgicale vont aussi hypothéquer la stabilité des implants dentaires qui pourraient être posés.
Ainsi, le patient tabagique demandeur de la pose d’implants dentaires se présente comme un cas clinique à risque, pour lequel il sera très difficile d’indiquer le délai d’abstinence nécessaire pour que ses capacités de réponse tissulaire soient optimisées en vue de la thérapeutique implantaire.
L’information, que le chirurgien-dentiste doit à son patient, quant au risque d’échec thérapeutique augmenté par le tabagisme peut représenter une motivation importante et/ou supplémentaire pour arrêter de fumer.
C’est donc une opportunité que le praticien doit saisir pour orienter le patient et, le cas échéant, pour prendre part, en collaboration avec d’autres professionnels de santé, au sevrage tabagique.
Les chirurgiens-dentistes, près de 40 000 en France, examinant chaque jour plus de 500 000 bouches, ont un rôle essentiel à jouer dans la lutte contre le tabac. Ils constitueront d’immanquables relais d’information, de conseil et d’orientation !

Dr Pierre-Olivier Donnat Lettre Tab’Agir n° 23 12/2012


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