– Tabagisme : les médecins, premiers consommateurs de tabac (01/06/2016)
Hôpitaux sans tabac, initiative lancée en 2015 par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière dans le cadre d’une charte, est ignorée.
La consommation de tabac par les professionnels de la santé sur leurs lieux de travail, voire dans les services, demeure une réalité. L’initiative vise donc à interdire aux professionnels de la santé, qui doivent donner l’exemple, de fumer ainsi qu’aux personnes venant pour des prestations de soins. Les résultats d’une enquête réalisée par la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem) vient encore fois confirmer cet état de fait.
L’interdiction de fumer dans les lieux publics est pourtant bien consacrée par la loi qui tarde à être appliquée. L’enquête réalisée chez les professionnels de la santé dans 7 hôpitaux d’Alger, CHU Mustapha, EPH Kouba, Bologhine, Rouiba, EHS Zemirli, CHU BEO, hôpital de Ben Aknoun, et qui a touché 1 023 médecins de différents statuts (professeurs résidents, assistants de santé publique, maîtres assistants des deux sexes).
« Les médecins censés donner des conseils de prévention pour lutter contre ce fléau se retrouvent eux-mêmes pris dans le piège du tabagisme », note la Forem qui révèle que sur un échantillon des 1 023 médecins interrogés, 57 % sont de sexe masculin et 43 % de sexe féminin. L’enquête a révélé que 47 % des hommes et 19 % des femmes fument. La majorité des fumeurs le font tous les jours (68 %) et 32 % fument de façon occasionnelle sur les lieux de travail à savoir dans les services médicaux, au bureau (6 %), 15 % fument dans les toilettes, 79 % à l’extérieur du service. Pour les femmes, 16 % d’entre elles fument tous les jours, contre 84 % qui le font occasionnellement.
Quant aux nombres de cigarettes consommées, les fumeurs avouent fumer un paquet par jour pour les deux sexes. L’enquête a également montré que le tabagisme chez ces personnes a commencé à la faculté pour 80 % des hommes contre 14 % des femmes. Les raisons de cette consommation sont ? Pour la majorité, 37 % l’ont fait par curiosité, 4 % pour la pose et 7 % par imitation des parents.
Le tabac est donc qualifié par ces médecins de tranquillisant et un stimulant mais qui reste nuisible pour la santé. La majorité d’entre eux ont l’intention d’arrêter de fumer pour des raisons de santé.
En conclusion la Forem relève que cette enquête montre encore une fois l’étendue de la consommation de tabac en milieu médical. « Elle appelle à des mesures urgentes dans le cadre de la sensibilisation et la prévention. Elle exige en outre des mesures répressives, telles l’interdiction absolue du tabac dans les établissements de santé mais également dans les universités et les structures de l’éducation nationale », a recommandé la Forem.
Djamila Kourta El Watan (Algérie) 01/06/2016
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