– Étude 2012 sur l’évaluation du Programme national de lutte anti tabac (01/07/2012)
Les résultats d’une étude nationale réalisée, par le ministère de la santé, durant la période de février-avril 2012, sur l’évaluation du Programme national de lutte anti-tabac, ont été présentés, samedi, à la Cité des sciences, à Tunis.
Cette étude, confiée au professeur agrégé de médecine préventive et épidémiologique, Nisaf Ben Alaya, et à la tabacologue, Souha Bougatef, a pour mission d’élaborer une synthèse critique à partir de l’analyse dudit programme dans toutes ses composantes.
Les principaux constats relevés par l’étude, dénoncent, notamment, un non respect de la loi, des mesures législatives et autres dispositions relatives à l’interdiction du tabac dans les lieux publics, ainsi qu’un manque de sensibilisation et d’information sur ces mesures et sur les dangers du tabagisme auprès de certaines cibles.
L’étude a, également, révélé une sous-estimation du tabagisme féminin en Tunisie qui se situerait à hauteur de 9 % au lieu des 2 % annoncés par la dernière enquête de 2010.
S’agissant de l’offre licite de tabac, le Pr Ben Alaya a fait savoir que, selon les données fournies par la régie du tabac, la production de tabac a baissé, depuis 2009, mais que cette baisse est, en réalité due à la mauvaise qualité de la production et non à la diminution du nombre des consommateurs. Quelque 5 200 millions d’unités ont été produites en 2011 et la Tunisie demeure un grand exportateur de tabac.
Dans le registre de l’importation illicite, le trafic de tabac a gagné du terrain, alors que les quantités saisies en 2011 ont baissé de 60 % par rapport à celle saisies en 2010.
Autre faiblesse du Programme national de lutte anti tabac, la prévention de l’exposition passive au tabac. Le nombre de PV réalisés lors de la campagne 2009 est resté relativement faible par rapport au nombre d’infractions signalées par les citoyens. L’année 2011 n’a, quant à elle, enregistré aucun PV dans ce sens.
La loi relative à l’aménagement d’espaces non fumeurs, a ajouté Mme Ben Alaya, est restée, difficilement, applicable pour certains vu les contraintes coût et espace disponible.
Évoquant les établissements préscolaires, scolaires et universitaires, et les institutions hospitalières, la professeur a parlé de « situation alarmante » marquée par un manque de sensibilisation et un non respect de la loi, même par le corps enseignant et le personnel de santé.
Sur le plan de la législation, l’étude a, également, révélé quelques lacunes, notamment, l’absence de lois interdisant la vente de tabac au détail et de législation relative à la composition de la cigarette.
TAP 01/07/2012