– Le tabagisme de la grand-mère enceinte fait de l’asthme aux petits-enfants
Conclusion marquante de cette étude de l’Université de Californie (UCLA) qui associe les habitudes tabagiques de la grand-mère à l’asthme de ses petits-enfants. Une transmission multi-générationnelle qui suggère que les facteurs environnementaux d’aujourd’hui laisseraient leur marque épigénétique sur les générations à venir. Des résultats présentés dans l’édition de mars de la Review of Obstetrics & Gynecology.
Les chercheurs, le Pr John S. Torday et le Dr Virender K. Rehan ont mené leur étude sur des rats femelles enceintes qui, ayant reçu de la nicotine mettent au monde des petits asthmatiques qui eux-mêmes donneront naissance à des petits rats asthmatiques, malgré l’absence d’exposition à la nicotine. Ces résultats suggèrent la marque épigénétique laissée par la nicotine sur le génome, rendant la future progéniture plus sensible aux maladies respiratoires. Une autre étude menée auprès d’enfants du sud de la Californie avait déjà montré que le tabagisme de la grand-mère durant la grossesse augmente le risque d’asthme chez les petits-enfants indépendamment du tabagisme, ou non, de la mère.
La nicotine, un facteur épigénétique : les chercheurs concluent ainsi que les facteurs environnementaux vécus pendant la grossesse affectent non seulement l’enfant in utero, mais aussi les futures générations. Ils suggèrent que cette transmission multi-générationnelle pourrait expliquer pourquoi 98 % des maladies héréditaires humaines ne rentrent pas dans le cadre des règles de la génétique mendélienne. Car ici la cause de l’asthme de la deuxième génération résulte bien d’une modification épigénétique, la nicotine ayant impacté à la fois les cellules pulmonaires et les cellules sexuelles, entraîné un développement des poumons à partir de cellules se développant anormalement, entraînant finalement l’asthme.
Le tabagisme durant la grossesse, un impact sur plusieurs générations : le Dr Rehan, qui a mené de nombreuses études sur les effets de la nicotine note également que la prévalence de l’asthme augmente, tout comme celle du tabagisme chez les femmes… Ainsi, aux États-Unis, 12 % des femmes continueraient à fumer pendant leur grossesse. Éliminer le tabagisme pendant la grossesse permettrait déjà de réduire considérablement la prévalence de l’asthme non seulement chez la prochaine génération, mais plus que probablement chez les suivantes.
« L’asthme est la maladie chronique la plus fréquente de l’enfance, qui a un impact significatif sur la vie des enfants et font augmenter les frais médicaux pour tous », a déclaré M. Rehan.
Source : Review of Obstetrics & Gynecology March 2013, DOI 10.1586/eog.12.79 An epigenetic ‘smoking gun’ for reproductive inheritance
Santélog Actualité publiée le 10/03/2013
http://www.santelog.com/news/addictions/grossesse-et-tabac-la-cigarette-de-grand-mere-fait-l-asthme-de-ses-petits-enfants_10019_lirelasuite.htm#lirelasuite
Review of Obstetrics & Gynecology