– Une cigarette électronique approuvée comme médicament (05/02/2016)
C’est une première mondiale : en Angleterre, une cigarette électronique vient tout juste d’être reconnue comme thérapie de remplacement de la nicotine.
Elle fournit de la nicotine, ne produit aucune fumée et vient tout juste d’être reconnue comme un médicament. Il s’agit de l’e-Voke : une cigarette électronique commercialisée par Nicovations, une filiale de British American Tobacco (BAT). Tour d’horizon des dessous de cette approbation et de ses conséquences possibles.
Deux types d’e-cigarettes
Il y a désormais deux types de cigarettes électroniques en Grande-Bretagne.
La première, c’est l’e-Voke, qui a été reconnue en novembre comme une thérapie de remplacement de la nicotine par la Medicines & Health Care products Regulatory Agency ou MHRA (l’agence de régulation des médicaments en Grande-Bretagne).
La deuxième réunit toutes les autres e-cigarettes qui ne sont pas reconnues par la MHRA. Elles ne tombent pas dans un no man’s land législatif puisque, depuis mai 2016, leur fabrication, leur présentation et leur vente sont encadrées par la nouvelle directive européenne sur les produits du tabac. Un document d’Action on smoking and health UK (ASH UK) résume les différences entre l’e-Voke et les autres cigarettes électroniques.
L’e-Voke aura l’allure d’une cigalike, c’est-à-dire qu’elle ressemblera beaucoup à une cigarette combustible.
L’ASH UK s’attend à ce que l’approbation de l’e-Voke par la MHRA attire l’attention des fumeurs souhaitant se libérer du tabac. Par contre, « il est peu probable que ceux qui utilisent déjà une cigarette électronique et qui sont satisfaits de leur expérience migrent vers ce nouveau produit », écrit Amanda Sandford, porte-parole de l’organisme. Cela dit, Mme Sandford espère que « plusieurs autres e-cigarettes traverseront le processus d’approbation de la MHRA afin d’offrir aux fumeurs un plus grand choix de produits satisfaisant aux plus hauts standards ». Cela dit, les coûts élevés de l’opération pourraient involontairement favoriser les grands cigarettiers.
Une « qualité acceptable »
L’approbation de l’e-Voke « signifie qu’il s’agit d’un produit de qualité acceptable qui peut être une aide efficace à la cessation tabagique », explique Amanda Sandford. La MHRA avait déjà approuvé l’inhalateur Voke de BAT comme thérapie de remplacement de la nicotine, en septembre 2014. Il s’agit d’un produit semblable aux inhalateurs vendus par Nicorette. L’e-Voke est toutefois la première « vraie » cigarette électronique à obtenir ce titre. En clair, lorsque l’utilisateur aspire dans cet appareil, il actionne une pile qui transforme en vapeur un e-liquide contenant de la glycérine, de la nicotine et une saveur. Selon la MHRA, inhaler du glycérol comme recommandé par Nicovations est « acceptable pour les adultes ». L’organisme estime aussi que la marge de sécurité est « généralement acceptable » pour tous les autres composés de l’e-Voke qui pourraient se retrouver dans sa vapeur.
D’un point de vue clinique, la MHRA estime que l’e-Voke peut servir à atténuer les symptômes de sevrage chez les fumeurs qui arrêtent de fumer ou qui décident de réduire leur consommation de tabac. L’e-Voke est aussi recommandé pour les fumeurs à la recherche d’une option moins dangereuse que la cigarette combustible pour eux et leurs proches. La MHRA souligne toutefois que l’objectif de cet appareil demeure tout de même de s’en libérer complètement. En effet, les usagers de l’e-Voke doivent réduire leur utilisation de ce produit dès que possible dans le but, un jour, de s’en débarrasser totalement.
L’e-Voke en chiffres
– De 5 à 20 cartouches de nicotine par paquet
– De 10 à 15 milligrammes de nicotine par cartouche
– Environ 130 inhalations par cartouche de nicotine
– Pas plus de cinq cartouches par jour, ou 650 inhalations
– Les cartouches de nicotine, une fois déballées, ont une durée de vie de 24 heures
Anick Labelle info-tabac.ca 05/02/2016