– Interactions du pamplemousse avec de nombreux médicaments (01/09/2012)
Le pamplemousse interagit avec de nombreux médicaments, à l’origine d’effets indésirables parfois graves.
Depuis de nombreuses années, le pamplemousse est connu pour agir sur le métabolisme de nombreux médicaments, et des effets indésirables graves ont été décrits. Le jus de pamplemousse est le plus souvent en cause mais d’autres produits à base de pamplemousse sont aussi concernés : confiture, poudre, extraits, zeste, etc. De nombreuses substances présentes dans le pamplemousse ont été mises en cause, sans qu’aucune n’explique seule l’ensemble des interactions observées.
Des dizaines de médicaments sont concernés par ces interactions (immunodépresseurs, statines, benzodiazépines, inhibiteurs calciques, indinavir, carbamazépine, etc.), avec une très grande variabilité entre les patients. Diverses hypothèses ont été émises quant aux mécanismes de ces interactions, et font notamment intervenir l’inhibition d’enzymes. Cette inhibition augmente la concentration sanguine de certains médicaments habituellement métabolisés par ces enzymes, et expose à des surdoses et à des effets indésirables dose-dépendants (qui augmentent avec la dose administrée). Plus rarement, on observe au contraire une diminution de la concentration sanguine des médicaments, et donc de l’efficacité.
Les rares observations publiées en détail font souvent état de troubles graves : rhabdomyolyse (destruction musculaire), insuffisance rénale aiguë, tremblements invalidants, chocs hémorragiques, avec parfois une évolution mortelle.
La gravité des quelques observations publiées est à elle seule une bonne raison de ne pas consommer du pamplemousse, notamment du jus de pamplemousse, au cours d’un traitement médicamenteux. Ceci est d’autant plus important quand la marge entre efficacité et dose toxique du médicament est étroite, ou quand le traitement expose à des effets indésirables graves dose-dépendants.
Il n’est pas exclu que d’autres jus, notamment le jus d’orange, exposent également à ces risques d’effets indésirables.
Revue Prescrire 2012 ;32 (347) : 674-679. 01/09/2012
Les substituts nicotiniques font partie de la liste (Ndlr)