Suisse - Le calme en psychiatrie grâce aux substituts nicotiniques ? (01/06/2011)


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 Le calme en psychiatrie grâce aux substituts nicotiniques ? (01/06/2011)

Pour le visiteur qui découvrait jadis l’intérieur d’un hôpital psychiatrique, la première vision frappante était certainement la marque ostensible du tabagisme chez les patients rencontrés : dents et doigts jaunis par l’usage immodéré des cigarettes, devenues quasiment à la longue un « adjuvant » habituel des traitements sédatifs. Mais un peu partout dans le monde, les nouvelles législations prohibant le tabac dans les lieux publics ont changé la donne, et on s’efforce désormais de proposer des thérapies se substituant à la nicotine.
L’éditorialiste de The American Journal of Psychiatry commente ainsi la première étude contrôlée (réalisée à l’Hôpital universitaire de Genève) sur « l’efficacité d’une thérapie de substitution de la nicotine pour réduire le niveau d’agitation de schizophrènes fumeurs ». Les promoteurs de cette étude constatent que l’association au traitement neuroleptique courant d’une telle thérapie de remplacement de la nicotine permet (comparativement au groupe recevant un placebo) d’obtenir une réduction significative des niveaux d’agitation des intéressés : baisse d’environ 1/3 en quatre heures et 1/4 en vingt-quatre heures. Bien que l’accent soit mis ici sur les seuls fumeurs schizophrènes, et que l’effectif de cette étude soit réduit (40 patients), l’auteur estime qu’elle est vraisemblablement généralisable à d’autres pathologies : « on peut s’attendre à une efficacité comparable de ce traitement contre la dépendance à la nicotine chez d’autres patients fumeurs en état d’agitation », qu’ils relèvent d’un autre diagnostic psychiatrique ou d’une addiction à une substance.
Des travaux ultérieurs devront toutefois préciser l’aspect quantitatif des données (comme le taux de nicotine et le niveau de dépendance nicotinique) et s’étendre bien sûr à un plus grand nombre de patients. Mais la voie est d’ores et déjà balisée pour estimer qu’une réduction de la sujétion nicotinique peut entraîner aussi, comme bénéfice thérapeutique associé, une diminution appréciable de l’agitation des schizophrènes tabagiques, voire d’autres catégories de malades avec une affection psychiatrique « enfumée. »

Dr Alain Cohen jim.fr 01/06/2011
Schechter MA : Nicotine replacement therapy in the psychiatric emergency department. Am J Psychiatry 2011 ; 168 : 347-349.

Résumé en anglais http://ajp.psychiatryonline.org/cgi/content/full/168/4/347

Soyons circonspects avec cette étude qui manque de solidité : 40 participants seulement, dose utilisée 21 mg (Ndlr)


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