– Nocive ou pas, la cigarette électronique fait débat (05/03/2013)
L’engouement récent pour la cigarette électronique a conduit les autorités sanitaires à annoncer mardi une évaluation de ce produit de consommation courante qui suscite de sérieuses réticences chez les tabacologues.
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a annoncé sur France Info avoir « commandé une enquête » à ses services sur l’e-cigarette, utilisée par un nombre croissant de personnes pour arrêter de fumer, aux fins d’une évaluation « bénéfice-risques ».
Une alternative à la cigarette classique ?
Depuis l’interdiction de fumer dans les lieux publics, la e-cigarette s’est imposée comme une alternative à la cigarette classique dont elle reproduit l’apparence, mais en émettant une vapeur inoffensive pour l’entourage.
Inventé en Chine en 2005, l’appareil présente à son extrémité une diode simulant visuellement la combustion et contient une cartouche dont la solution s’échauffe au contact d’une résistance. Des flacons de « e-liquides », composés de propylène glycol ou de glycérol, de divers arômes et éventuellement de nicotine, permettent de recharger la cartouche usagée.
Quel impact pour la santé ?
Son efficacité pour arrêter de fumer tout comme sa nocivité fait toutefois l’objet d’un vaste débat chez les tabacologues. Si certains conviennent que l’e-cigarette est vraisemblablement moins nocive que la vraie cigarette, la plupart relèvent qu’ils ne disposent pas de suffisamment d’études à ce stade pour se prononcer. « Nous avons très peu de données sur son impact sur la santé à court, moyen et long terme », renchérit la tabacologue Nadia Lahlou.
L’agence du médicament (ANSM) recommande elle aussi depuis 2011 de ne pas utiliser les cigarettes électroniques, soulignant que selon leur concentration en nicotine, elles peuvent être considérées comme des médicaments ou des produits de consommation courante. Mais aucun fabriquant n’a à ce jour déposé de demande d’autorisation de mise sur le marché en tant que médicament, relève l’agence.
Les cigarettes électroniques ne peuvent pas non plus être vendues en pharmacie car elles ne figurent pas sur la liste des produits qui peuvent être délivrés par les pharmaciens.
Dès 2008, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait estimé que ces cigarettes ne pouvaient pas être considérées comme une thérapie légitime permettant d’aider les fumeurs à cesser de fumer. Elles sont déjà interdites dans plusieurs pays, dont la Turquie, le Brésil, l’Argentine et Singapour.
D’après l’AFP 05/03/2013
http://www.midilibre.fr/2013/03/05/efficace-ou-nocive-la-cigarette-electronique-fait-debat-chez-les-tabacologues,654723.php