France - Analyse du CO dans l’air expiré : des causes de faux positifs (05/10/2002)


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 Analyse du CO dans l’air expiré : des causes de faux positifs (05/10/2002)

La mesure du monoxyde de carbone (CO) expiré est essentiel dans le cadre de l’aide à l’arrêt tabagique. Mais il existe des causes d’erreur.
Une équipe du centre de tabacologie de Créteil publie dans La Presse médicale (1) une intéressante observation qui relate une nouvelle cause de faux positif dans l’utilisation des analyseurs de CO dans l’air expiré.

Mesure immédiate
Chez les fumeurs, la mesure du CO dans l’air expiré se fait en consultation grâce à des « analyseurs de CO », appareils très fiables qui donnent des résultats immédiatement.
Le chiffre obtenu apporte des données essentielles, rappellent Lagrue et coll. :
– avant l’arrêt du tabac, il renseigne sur l’intensité avec laquelle le sujet inhale la fumée ;
– après l’arrêt, il permet de valider la réalité du sevrage. L’impact psychologique est d’ailleurs important.

Chauffe-eau, intolérance au lactose
Cela dit, on connaît des causes d’erreurs, de faux positifs.
- L’intoxication au CO :
Un sujet sevré peut avoir un taux de CO élevé dans l’air expiré car il est intoxiqué par le CO, en particulier par le gaz de ville et surtout les chauffe-eaux à gaz dans les salles de bains. « Nous avons observé plusieurs cas qui ont permis de détecter et de supprimer une intoxication domestique qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques si elle était poursuivie », racontent les auteurs.
- L’intolérance au lactose :
« La cellule photoélectrique de l’analyseur du CO dose aussi d’autres gaz, dont l’hydrogène, et n’est donc pas spécifique du CO. Or l’intolérance au lactose aboutit à la production de gaz intestinaux, dont l’hydrogène, et peut donc donner des faux positifs ».

Un homme de 65 ans
L’histoire rapportée par l’équipe du Pr. Gilbert Lagrue est celle d’un homme de 65 ans qui demande une aide au sevrage tabagique.
Il a commencé à fumer à 16 ans et sa consommation est de 20 à 30 cigarettes « maïs filtre » depuis plusieurs années. Depuis deux ans, il a interrompu son intoxication alcoolique mais il conserve une stéatose hépatique et une intolérance au glucose.
Il tousse, est essoufflé et se sent de plus en plus dépendant de ces cigarettes ; ce qui le conduit à demander une aide au sevrage.
En octobre 2000, on lui donne des tablettes de nicotine 2 mg (Nicorette Microtab) à doses progressives, 4 à 5 au début. Après une phase de diminution de cigarettes, il arrête totalement de fumer le 19 janvier 2001. Sa consommation de tablettes de nicotine a augmenté progressivement pour atteindre de 12 à 15 tablettes/jour en avril 2001.
Son CO est vérifié à plusieurs reprises entre 3 et 5.

Des bonbons
Il souhaite renoncer aux tablettes ; il reçoit alors une substitution par timbres nicotiniques, 15 mg/16 heures (qu’il prendra pendant un mois et demi), ce qui lui permet d’arrêter brutalement les tablettes. Mais, pour remplacer ces tablettes, il prend des bonbons suisses « sans sucre » qu’il consomme à raison de 25 à 30/jour.
Deux mois plus tard, il revient en consultation et déclare ne fumer aucune cigarette. Bizarre : son CO est à 18 ; on mesure donc la cotinine dans ses urines ; elle est nulle. Il ne fume donc vraiment pas.
On cherche alors des causes de faux positif de l’analyse de CO (intolérance au lactose, intoxication au gaz de ville), mais on n’en trouve pas. À six reprises, entre juin 2001 et janvier 2002, le CO est entre 14 et 18. Il signale alors des ballonnements et des flatulences très importants. Dès lors, on se penche sur la composition de ses bonbons, qui contiennent, pour 100 g, 96 g de glucides composés exclusivement de polyols. Son foie a augmenté de volume, il existe une majoration de l’hyperglycémie et des gamma GT.
On lui demande d’arrêter ses bonbons ; un mois plus tard, le CO est à 5, le foie a diminué de volume, la glycémie est redevenue normale, de même que les gamma GT.
« Dans cette observation, les polyols, présents à 96 % dans ce produit, sont donc, selon toute vraisemblance, responsables des troubles intestinaux, sources de production d’hydrogène qui est dosé par le CO analyseur », concluent les auteurs.

Gilbert Lagrue, C. Mautrait, S. Cormier et P. Dupont. la Presse médicale 05/10/2002, p. 1502-1503.


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