– Fumeurs et non-fumeurs en 2012
L’enquête annuelle commanditée par la Fondation Cancer auprès de l’institut de sondage TNS-ILRES durant l’année 2012 vient de livrer ses résultats (population résidente au Luxembourg à partir de 15 ans). Le Luxembourg compte 23 % de fumeurs, ce qui se traduit aussi par 77 % de non-fumeurs ! Concrètement, cela veut dire qu’actuellement, au Luxembourg :
- 333 000 personnes sont non-fumeurs
- 102 000 personnes fument (dont 73 000 tous les jours)
Les fumeurs : sexe, âge et nationalité
Dans l’ensemble, on peut dire que les hommes fumeurs sont plus nombreux que les femmes fumeuses : 26 % versus 21 %. En ce qui concerne l’âge des fumeurs, ce sont surtout les 25-34 ans qui fument (33 % de fumeurs) suivis de près par les 18-24 ans (27 % de fumeurs).
En ce qui concerne tabagisme et nationalité, les Luxembourgeois sont plus ’sages’ que les résidents étrangers au Luxembourg : on compte 21 % de fumeurs luxembourgeois et 26 % de fumeurs parmi les autres nationalités.
Si l’on veut (grossièrement) définir la catégorie comportant le plus de fumeurs, il s’agit de la suivante : les hommes non luxembourgeois résidant au Luxembourg et âgés entre 25 et 34 ans.
Peu de fumeurs satisfaits !
Si on analyse le taux de fumeurs qui aimeraient s’arrêter, il s’agit d’une majorité : 51 % des fumeurs aimeraient s’arrêter de fumer et 19 % aimeraient fumer moins. Quant à ceux qui ne veulent rien changer à leurs habitudes tabagiques, ils sont 30 %. Concrètement, cela veut dire que sur les 102 000 personnes qui fument :
- 52 000 fumeurs aimeraient s’arrêter de fumer ;
- 19.000 fumeurs aimeraient fumer moins ;
- 31.000 fumeurs sont satisfaits de leur état tabagique.
Ceci montre un fait bien connu des experts : la majorité des fumeurs sont insatisfaits de leur état tabagique, mais sont dépendants et n’arrivent pas à arrêter.
Finalement, la plupart des fumeurs sont des victimes. Et c’est pourquoi, il faut les aider et les inciter à s’arrêter, d’une part, par des offres de soutien, d’autre part, par des interdictions de fumer ou par des prix élevés du tabac.
87 % de la population gênée par la fumée de tabac
Un point positif de cette enquête : 87 % de la population se dit gênée par la fumée de tabac (84 % en 2011). Ce chiffre monte même à 92 % chez les non-fumeurs. Quant aux fumeurs, ils sont 70 % à se sentir dérangés par la fumée ! Étonnant, non ? Voilà des chiffres qui devraient faire réfléchir nos responsables politiques qui planchent actuellement sur le nouveau projet de loi anti-tabac.
Évolution et analyse
En résumé, on peut dire que le nombre de fumeurs stagne et remonte même légèrement. On a pu observer des bonds spectaculaires de 2003 à 2006 (où l’on est passé de 33 % de fumeurs à 25 %), les raisons étant essentiellement une prise de conscience et le débat public avant la loi antitabac de 2006. Depuis lors, il n’y a plus de changement significatif.
La prévention du tabagisme chez les jeunes doit devenir une priorité de santé publique. Or, la prévention se joue sur plusieurs plans : législatif, fiscal et éducatif. Réduire la prévention du tabagisme chez les jeunes à l’information dans les écoles et à des campagnes antitabac, relève d’une totale méconnaissance du problème. Ce sont essentiellement les mesures législatives et fiscales qui sont les solutions au problème. En l’occurrence : l’interdiction de fumer, sans exceptions, dans les cafés et discothèques et des hausses significatives et régulières du prix de tous les produits de tabac.
Newsletter de la Fondation Cancer 31/01/2013