– Il faut être gravement malade pour arrêter de fumer ! (21/04/2009)
Aux États-Unis comme dans les autres pays industrialisés, le tabagisme, les écarts de régime et la sédentarité sont autant de facteurs qui exposent à une morbi-mortalité cardiovasculaire élevée. Cette notion est bien connue, et de longue date, au point qu’elle devrait déboucher sur des changements de comportements.
De fait, certains individus parviennent à s’en sortir mieux que d’autres, pour des raisons qui ne sont pas parfaitement appréhendées.
Le fait d’avoir été confronté à une maladie sérieuse, semble peser lourd dans la balance. C’est ce que suggèrent les résultats d’une étude dans laquelle ont été inclus 20 221 sujets (âge <75 ans) atteints d’une surcharge pondérale ou d’une obésité, et 7 764 sujets fumeurs. La période d’inclusion s’est étalée entre 1992 et 2000.
Certains des participants ont été atteints d’une pathologie sérieuse : accident vasculaire cérébral (AVC), cancer, maladie pulmonaire, cardiopathie ou encore diabète. Des analyses multi-variées ont comparé ces patients éprouvés à ceux qui ont été épargnés par la maladie. De cette comparaison, il ressort que les victimes de maladie grave ont plus de chances d’arrêter le tabagisme, le risque relatif (RR) correspondant étant en effet de 3,2 (p<0,001).
Le cumul des pathologies chez les fumeurs a été payant, puisque la probabilité d’arrêt du tabagisme (ou par assimilation, le RR) a été estimée à 6,0.
Le diagnostic récent de maladie cardiaque, pour sa part, a été également associé à un arrêt du tabagisme, avec un RR d’environ 5,0 (p<0,001).
En bref, la survenue d’une maladie grave offre l’opportunité de mettre un terme à une intoxication tabagique chronique.
Keenan Patricia S et coll. : Smoking and Weight Change After New Health Diagnoses in Older Adults. Arch Intern Med 2009 ; 169 : 237-242
Dr Philippe Tellier www.jim.fr 21/04/2009 (extraits)
Résumé en anglais : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19204214