Le tabac n’aide pas les adolescentes à rester plus minces (03/04/2008)
Une nouvelle étude, financée par la Société canadienne du cancer, révèle que les adolescentes qui fument n’ont pas plus tendance à maigrir que celles qui ne fument pas, ce qui vient briser un mythe répandu.
De plus, l’étude démontre que les garçons qui fument des cigarettes ont une taille et un indice de masse corporelle (IMC) inférieurs à ceux des garçons qui ne fument pas.
Ces résultats pourraient avoir d’importantes conséquences sur la santé publique, car de nombreuses jeunes filles affirment que leur désir de maigrir et de ressembler à des mannequins est une des raisons qui les incitent à commencer à fumer.
Les résultats, qui ont été publiés en ligne dans le journal Annals of Epidemiology, sont fondés sur des données recueillies dans le cadre de l’étude « Nicotine Dependence in Teens ». Tous les trois mois, sur une période de cinq ans, des chercheurs ont recueilli des informations auprès de 1 293 adolescentes et adolescents montréalais âgés de 12 à 17 ans.
L’équipe de recherche dirigée par la Dre Jennifer O’Loughlin de la Société canadienne du cancer a mesuré la taille, le poids et l’épaisseur du pli cutané du triceps des adolescents.
Les chercheurs ont également recueilli des données sur d’autres variables, tels que le niveau d’activité physique, les habitudes alimentaires et l’inquiétude des ados par rapport à leur poids.
L’étude révèle que les garçons qui fument 10 cigarettes par jour entre les âges de 12 et 17 ans mesureront environ un pouce de moins que les garçons qui ne fument pas.
« Nous avons été surpris de constater l’absence de corrélation entre le tabagisme et le poids chez les adolescentes, car pour beaucoup d’entre nous, il s’agit-là d’une idée profondément ancrée », a déclaré la Dre O’Loughlin. « Maintenant, nous espérons que les adolescentes dont la perte de poids est l’un des objectifs y penseront à deux fois avant de commencer à fumer. »
La Dre O’Loughlin a ajouté que le retard de croissance observé chez les adolescents s’explique par le fait que, généralement, les garçons atteignent la puberté plus tard que les filles. Par conséquent, il est plus probable qu’ils soient toujours en pleine croissance lorsqu’ils commencent à fumer.
« Peut-être les adolescents comprendront-ils que fumer est une mauvaise idée s’ils rêvent de devenir quarts-arrières ou vedettes de basket », a dit la Dre O’Loughlin.
La Dre Barbara Whylie, chef de la direction de la Société canadienne du cancer, a déclaré : « Cette étude possède un potentiel énorme en matière de prévention du tabagisme chez les adolescents ; elle peut aussi avoir un impact remarquable en ce qui a trait à la sensibilisation à la santé publique et au contrôle du tabagisme. Nous sommes fiers d’avoir financé un projet si utile. »
Source : Société canadienne du cancer. Femme en santé, 03/04/2008
http://www.femmesensante.ca/news/news_show.cfm?number=347