– La cigarette électronique est efficace pour cesser de fumer (20/01/2015)
La cigarette électronique est un produit d’une efficacité exceptionnelle pour cesser de fumer, estime le ministre de la Santé, Gaétan Barrette. À l’occasion de la Semaine pour un Québec sans tabac - du 18 au 24 janvier - le ministre de la Santé a affirmé sans détour qu’il considérait la cigarette électronique comme faisant partie de l’arsenal de lutte au tabagisme.
« La cigarette électronique, pour cesser de fumer, est un moyen qui clairement, est d’une efficacité extraordinaire », a soutenu M. Barrette, mardi, en marge d’une commission parlementaire.
Des propositions pour encadrer l’usage de la cigarette électronique seront présentées « très prochainement », a-t-il ajouté, faisant allusion au projet de loi sur la mise à jour de la Loi sur le tabac que doit déposer sa collègue Lucie Charlebois, ministre déléguée à la Santé publique.
M. Barrette peut appuyer ses dires sur une nouvelle étude réalisée par l’Institut thoracique de Montréal qui révèle que la cigarette électronique est fort efficace dans la lutte contre le tabagisme.
Sur les 75 patients ayant choisi de « vapoter » pour se défaire du tabagisme, 43 % avaient cessé de fumer après 30 jours, indique l’étude. Le tiers seulement des 104 patients ayant utilisé d’autres moyens comme les timbres de nicotine, la gomme ou les inhalateurs sont parvenus à faire de même.
L’usage de la cigarette électronique et les vertus qui lui sont attribuées font l’objet de vifs débats au Québec comme ailleurs en Amérique. L’absence d’encadrement juridique du produit crée une « zone grise » que devra éclaircir la nouvelle loi.
L’Institut national de santé publique (INSPQ) reconnaît que des études tendent à démontrer l’efficacité de la cigarette électronique pour cesser de fumer, mais juge encore prématuré de tirer une conclusion. La littérature scientifique à ce propos n’est pas encore suffisamment étayée, croit l’INSPQ. Cependant, l’organisme est convaincu que les mineurs ne devraient pas avoir accès à la marchandise.
« C’est un produit qui est récent et on manque encore de connaissance sur les effets sur la santé à long terme, sur l’efficacité pour cesser de fumer, mais on s’entend pour dire que les jeunes ne devraient pas avoir accès à ce produit », a déclaré la chercheuse Annie Montreuil, de l’INSPQ, co-auteure d’une étude sur l’usage de la cigarette électronique chez les élèves québécois du secondaire.
De ce côté, il ne risque pas d’y avoir de grands débats. Le ministre de la Santé croit lui aussi qu’il faut limiter aux adultes l’accès à la cigarette électronique.
« Il faut opposer l’adulte à l’adolescent. Si vous êtes un fumeur invétéré, pour vous la cigarette électronique est un moyen tout à fait efficace. Par contre, si vous avez 17 ans, c’est une autre approche, mais ma collègue (Lucie Charlebois) fera part de ses propositions prochainement », a-t-il dit sans préciser davantage.
Pendant ce temps, l’opposition péquiste accuse le gouvernement libéral de se traîner les pieds dans le dossier du contrôle du tabac. Elle rappelle que la dernière révision de la Loi sur le tabac remonte à 2005, bien avant l’avènement de la cigarette électronique et des cigarillos aux saveurs attrayantes.
« Pour pallier l’inaction du gouvernement libéral dans ce dossier et mettre un terme à la confusion, certaines écoles et municipalités en sont venues à adopter leurs propres règlements pour encadrer l’utilisation de la cigarette électronique », a soulevé dans un communiqué le porte-parole du Parti québécois en matière de services sociaux, Jean-François Lisée.
« Et qu’attend-on pour interdire l’usage du tabac dans les véhicules en présence d’un enfant, ou pour s’attaquer aux saveurs et aux emballages attrayants pour les jeunes ? », a-t-il ajouté.
Martin Ouellet La Presse Canadienne QUÉBEC 20/01/2015
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