– Renforcement de sa législation antitabac (15/01/2015)
Béatrice Lorenzin, Ministre de la santé italienne, vient d’annoncer un renforcement de la politique antitabac, dix ans après l’introduction de la loi d’interdiction de fumer dans les lieux accessibles au public.
Inspirée du modèle américain, la Ministre souhaite l’interdiction de fumer étendue notamment aux stades, aux parcs publics ou encore aux plages. L’Italie veut aussi rejoindre la liste de pays qui interdisent de fumer en voiture en mettant en avant l’article 32 de la constitution qui vise la garantie du droit à la santé : « un père ou une mère qui fume en voiture exerce mal son autorité parentale et ne garantit donc pas le droit à la santé de l’enfant » a expliqué un avocat. La voiture ne pourra plus être considérée comme un espace privatif.
La Ministre souhaite aller plus loin encore pour éviter que le tabac ne continue d’être la norme. Ainsi, par exemple, le nombre de cigarettes fumées dans un film sera comptabilisé et les réalisateurs ne devront pas dépasser un certain quota. La mesure n’est pas du tout loufoque : l’industrie du tabac est massivement représentée dans les films, le cinéma français est loin d’être une exception. A la recherche de financement, certains réalisateurs n’hésitent pas à accepter l’argent des cigarettiers en échange du « placement de produit ».
L’idée de la Ministre Italienne étant de limiter au maximum la présence de tabac dans les films que les plus jeunes regardent, captifs. Le cinéma a cette faculté d’embellir l’acte de fumer et en le faisant pratiquer par les héros sympathiques, il assure ainsi une formidable vitrine à l’industrie du tabac. Les adolescents qui regardent ce genre de film ont deux fois plus de risques de commencer conclut une étude portant sur plus de 5 000 ados de 15 ans.
La Ministre italienne veut réagir face à un certain laxisme dans l’application de la législation antitabac qui, en Italie, existe presqu’au même niveau qu’en France. En 2013, le Parlement italien a interdit la vente de tabac aux moins de 18 ans. Mais dans la pratique, les buralistes font preuve d’une flexibilité criminelle. La ministre évoque d’ailleurs les statistiques qui soulignent une augmentation du nombre de fumeurs et notamment chez les jeunes. « Nous sommes confrontés à une baisse du niveau d’alerte et [...] la cigarette est en quelque sorte dédouanée. »
On note cependant une chute du nombre de fumeurs en Italie depuis la mise en place de l’interdiction de fumer en 2005. Ainsi, dans la péninsule, les ventes de tabac ont chuté de 25 % et le nombre de fumeurs représente 11,3 millions de personnes et les repentis 6,6 millions.
D’après la Lettre bimensuelle de la DNF 15/01/2015