Belgique - La cigarette électronique fait un flop ! (17/07/2014)


Accueil du site www.tabacologue.fr > Tabacologie en Europe > Tabacologie en Belgique > Belgique - La cigarette électronique fait un flop ! (17/07/2014)

Ce site est destiné aux professionnels de santé. Dernier ajout le 9 décembre 2014.


 La cigarette électronique fait un flop ! (17/07/2014)

Une enquête de la Fondation contre le cancer révèle que seul un pourcent des fumeurs utilise l’e-cig au moins une fois par semaine, un chiffre six fois plus réduit qu’en France.
Dans la controverse intense qui entoure la cigarette électronique au sujet de son efficacité pour arrêter de fumer et de son innocuité contestée, un chiffre manquait : combien de Belges l’utilisent déjà. La réponse vient ce matin d’une enquête de la Fondation contre le Cancer, selon laquelle la cigarette électronique n’est utilisée quotidiennement que par 0,5 % de la population, et de façon hebdomadaire (ou moins souvent) par 1 %. A titre de comparaison, les chiffres pour l’utilisation quotidienne sont 6 fois plus élevés en France.
Certes, ce succès assez limité peut s’expliquer par la législation concernant la cigarette électronique, plus dure dans notre pays que chez nos voisins. En Belgique, les cigarettes électroniques contenant de la nicotine ne peuvent être mises sur le marché que si elles sont enregistrées comme médicament et vendues en pharmacie. Et cet enregistrement est lié à des exigences strictes en termes de qualité, sécurité et efficacité. Aucune des cigarettes électroniques actuellement sur le marché n’a obtenu cet agrément, ce qui explique que la plupart des magasins vendent des dispositifs électroniques… mais pas les fameuses recharges avec nicotine que le fumeur se procure via internet, en allant faire un tour en France ou… sous le manteau.

Le tabagisme général stagne, faute d’action politique
Pourtant, les choses pourraient changer. Car la législation belge devra être adaptée en 2016 afin de suivre les directives européennes en matière de produits du tabac. Notre pays devra alors accepter que des cigarettes électroniques à la nicotine soient vendues sans pour autant être enregistrées comme médicament. C’est uniquement si le fabriquant présente son produit comme une aide à l’arrêt tabagique que la vente en sera encore limitée aux pharmacies.
Qui a raison, la France qui laisse les cartouches avec nicotine en vente libre à chaque coin de rue ou la Belgique qui s’inquiète de la nocivité de la cigarette électronique ? « La fumée d’une vraie cigarette est très nocive, car la combustion du tabac produit entre autres du monoxyde de carbone et des substances cancérigènes. Dans le cas de la cigarette électronique, il n’y a pas de combustion. Elle est donc moins toxique qu’une cigarette classique », souligne la Fondation contre le cancer.
Qui entend souligner quand même que « vapoter » n’est pas pour autant sans danger. « En cause : l’effet des vapeurs sur la bouche, la gorge et les voies respiratoires. Sans oublier que les effets à long terme et la présence de particules toxiques sont encore trop peu connus ou étudiés. Les liquides de recharge peuvent également contenir de la nicotine en grande concentration, ce qui entraîne un risque d’accident potentiellement mortel en cas d’ingestion par de jeunes enfants ».
Pour les experts de la Fondation contre le cancer, les utilisateurs de vapoteurs sont pour la plupart des fumeurs de cigarettes. « Autrement dit, cette pratique leur apporte peu d’avantage pour la santé. Réduire ainsi sa consommation de cigarettes ne diminue pas pour autant le risque de maladies cardiovasculaires, et n’apporte qu’une faible limitation des risques de cancer ».

La cigarette électronique séduit les jeunes
L’enquête de la Fondation contre le cancer montre par ailleurs que ce sont les jeunes de 15 à 24 ans sont les plus curieux quand il s’agit de tester la cigarette électronique. Lorsqu’on considère l’utilisation régulière (quotidienne à hebdomadaire), on remarque par contre peu de différences liées à l’âge. En Belgique, en 2014, la cigarette électronique est utilisée par 1,5 % de la population : 0,5 % (soit environ 45 000 personnes) au quotidien, et 1 % (environ 90 000 personnes) une fois ou moins par semaine.
L’enquête montre aussi que le tabagisme, après avoir baissé régulièrement durant une génération, stagne aujourd’hui. La Belgique compte 26 % de fumeurs (contre 27 % en 2013), dont 21 % sont des fumeurs quotidiens. La répartition par région est la suivante : 30 % en Wallonie, 26 % à Bruxelles et 25 % en Flandre. 72 % des fumeurs consomment des cigarettes classiques, et 32 % des cigarettes roulées. Selon Luk Joossens, expert en prévention du tabac, « la stabilisation du pourcentage de fumeurs est due au manque de nouvelles initiatives visant à décourager le tabagisme. Le gouvernement belge n’a pris aucune nouvelle mesure en la matière depuis 2007, et le budget alloué à la prévention du tabagisme n’est que de 0,27 € par habitant dans notre pays. Un chiffre ridicule si on le compare par exemple à l’Islande, qui y consacre 7 fois plus de moyens (1,88 € par habitant) ».

Frédéric Soumois Le Soir 17/07/2014

http://www.lesoir.be/601420/article/actualite/sciences-et-sante/2014-07-16/en-belgique-cigarette-electronique-fait-un-flop


Retour à « Tabacologie Belgique »

Association francophone des diplômés et étudiants en tabacologie (Afdet)
15 rue de la Chapelle - F-95310 ST OUEN L'AUMONE
Tél. : +33 (0)95 057 55 77 - Siret 508 296 027 00016 Code NAF 9499Z
Plan du site | Nous écrire | Informations légales | Espace privé | © Copyright 2007 2024 Afdet