– Vapotage : l’arôme menthol serait plus dangereux que les autres (08/05/2023)
Selon une récente étude publiée dans Respiratory Research, le liquide mentholé destiné aux cigarettes électroniques engendrerait plus de microparticules toxiques que les produits sans menthol.
Les chercheurs de l’Université de Pittsburgh (États-Unis) ont pu récolter ces résultats via « un robot de vapotage ». Celui-ci est ainsi capable d’imiter la respiration humaine et les comportements de vapotage. Il a également pu mesurer la taille et le nombre des particules des produits en fonction, notamment, de leur composition.
Une analyse des dossiers de patients vapoteurs a également montré que les consommateurs de l’arôme menthol respiraient moins profondément et présentaient une capacité pulmonaire altérée. Et ce, indépendamment de l’âge, du genre, du nombre d’années de tabagisme et de l’utilisation ou non de nicotine ou de cannabis dans les produits de vapotage.
Une dangerosité comparée à l’acétate de vitamine E
« De nombreuses personnes, surtout les plus jeunes, sont persuadées que vapoter est sans danger. Mais même sans nicotine, les vapeurs contiennent des composants potentiellement dangereux pour les poumons », explique le Dr. Kambez H. Benam, directeur de l’étude, professeur associé au département de médecine respiratoire, allergique et de soins intensifs, à l’Université de médecine de Pittsburgh.
« Ce n’est pas parce qu’un aliment est bon à manger qu’il est bon à inhaler », résume-t-il.
Dans une étude antérieure, l’équipe du Dr. Benam avait mis en lumière la toxicité de l’acétate de vitamine E. Si des analyses de plus grandes ampleurs sont nécessaires, les résultats de la présente étude suggèrent que l’arôme menthe pourrait être aussi dangereux que l’acétate de vitamine E.
Celui-ci génère des microparticules capables de voyager profondément dans les poumons et de rester coincées dans les voies respiratoires étroites et / ou collées aux parois des bronches et de la trachée.
L’acétate de vitamine E avait été impliquée en 2019 dans l’apparition de lésions pulmonaires, parfois mortelles, chez les utilisateurs de cigarettes électroniques aux États-Unis.
Les arômes déjà mis en cause
« La cigarette électronique peut être une bonne alternative pour une personne qui essaie d’arrêter la cigarette. Mais il est important d’en connaître les risques et bénéfices avant de l’essayer », souligne le Dr. Kambez H. Benam.
Selon les chiffres avancés par l’Institut national du cancer, en 2020 en France, 34,7 % des Français métropolitains l’ont déjà essayée, 5,4 % déclaraient vapoter actuellement (contre 3,8 % en 2017) et 4,3 % l’utilisaient quotidiennement.
L’Alsace en partenariat avec Destination Santé – 08/05/2023