France - Le verdict est tombé à l’usine France-Tabac (21/07/2011)


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France - Le verdict est tombé à l’usine France-Tabac (21/07/2011)

Ce sont les chiffres que les 106 salariés de France-Tabac, la seule usine de transformation de tabac en France, attendaient depuis l’annonce de la réorganisation de leur entreprise. Ils ont finalement été connus hier après-midi, au terme d’un comité d’établissement qui n’a pas duré plus d’une heure et demie. « C’est le genre de réunion où il n’y a que de l’information et pas de discussions », souffle Éric Tabanou, le directeur de la structure.

Double peine
Sur les 24 licenciements évoqués, il n’y en aura finalement « que » 23. Un poste a pu être sauvé. Sur ces 23 départs, 19 sont contraints et quatre sont volontaires. Par ailleurs, 17 salariés passent à temps partiel à 80 %, trois connaîtront un déclassement (un poste qui demande moins de qualification, et donc moins payé, comparé à celui qu’ils occupaient jusqu’à présent), et pour finir, six se retrouvent à la fois déclassés et à temps partiel. « Pour eux, c’est un peu la double peine », soupire Éric Tabanou.
Il s’agit là d’un bilan « envisagé », selon les termes consacrés. Il ne sera officiel qu’à partir du 29 août. Toutes les personnes licenciées sont actuellement soit en repos, soit en congés. Elles ne reprendront donc jamais le travail à France-Tabac. Elles connaissent déjà leur sort, bien que l’annonce officielle ne soit prévue que dans quinze jours. « Mais quand on reçoit un courrier pour récupérer un document avec l’en-tête du Pôle Emploi, on ne se fait pas beaucoup d’illusions », ironise tristement Éric Tabanou qui dénonce un droit du travail parfois « déstabilisant » et « hypocrite ».

Cellule de reclassement
L’annonce reste un coup dur pour les salariés, à l’image de Fabienne Jardel, secrétaire adjointe du comité d’établissement qui occupe le poste d’ajointe de gestion : « La moitié des salariés est là depuis plus de vingt ans. Et on est encore dans l’attente d’aides promises par le gouvernement. L’usine n’est pas encore sauvée. » José Montanes, agent de laboratoire et délégué syndical CGT, est du même avis : « Il y a des promesses, mais aucun écrit. Si rien ne vient, je pense que dans un an, on ferme. »
Pour les licenciés, il va désormais falloir se tourner vers l’avenir. Une réflexion déjà amorcée en juillet avec la mise en place d’une cellule de reclassement. Mais la spécificité du travail dans cette usine ne se retrouve souvent qu’à l’étranger. Certains pensent donc à une reconversion. José Montanes, lui, a appris aujourd’hui qu’il conservait son emploi : « Je suis content, mais j’ai 23 collègues qui sont à la rue ».

Ève Majounie Sud-Ouest 17/08/2011
http://www.sudouest.fr/2011/08/17/le-verdict-est-tombe-a-l-usine-france-tabac-476191-2147.php


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