– La varénicline n’entraîne pas de surrisque de suicide (29/10/2009)
Une étude parue dans le BMJ montre que la varénicline n’entraîne pas de sur risque significatif de suicide par rapport au bupropion et au substitut nicotinique dans le cadre d’un sevrage tabagique. De même pour la dépression et les pensées suicidaires. Une étude rassurante au regard de la polémique et des alertes lancées par les autorités sanitaires sur ce produit.
Dès 2008, les autorités sanitaires alertent les professionnels de santé sur un possible effet de la varénicline sur l’humeur avec des tendances suicidaires chez certains patients. Pour évaluer ce risque, l’agence de sécurité sanitaire des produits de santé du Royaume-Uni a financé une étude permettant de comparer le risque suicidaire chez les patients sous varénicline, sous bupropion et sous substitut nicotinique.
Il s’agit d’une étude de cohorte en soins primaires incluant 80 660 personnes âgées de 18 à 95 ans. Ces patients prenaient pour la première fois un traitement destiné au sevrage tabagique : substitut nicotinique (n = 63 265), varénicline (n = 10 973) ou bupropion (n = 6 422). La durée de prise en charge moyenne était de 14 à 16 semaines selon le traitement. Les critères principaux retenus par les auteurs étaient une tentative de suicide ou un suicide et les critères secondaires étaient des pensées suicidaires et la survenue d’une dépression.
Il y a eu 2 événements fatals au cours du suivi et 166 tentatives de suicides. Après analyse statistique, les résultats montrent qu’il n’y a pas de sur-risque de suicide chez les patients sous varénicline par rapport aux autres traitements. Le risque relatif de suicide est de 1,12 pour les patients sous varénicline par rapport aux substituts nicotiniques et de 1,17 pour les patients sous bupropion.
En outre, sur les 2 244 cas de survenue de dépression et les 37 cas de pensées suicidaires, rien n’indique que la varénicline soit impliquées dans ces comportements. Le risque relatif de dépression était de 0,88 sous varénicline par rapport au substitut nicotinique et celui d’idées suicidaires de 1,43.
Référence : D Gunnell, D Irvine, L Wise, C Davies, R M Martin Varenicline and suicidal behaviour : a cohort study based on data from the General Practice Research Database BMJ 2009 ;339:b3805
Résumé en anglais : http://www.bmj.com/cgi/content/full/339/oct01_1/b3805
Marie Lestelle (Paris) Mediscoop 29/10/2009
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