– Varénicline vs patchs HJ Aubin (14/02/2008)
A l’issue d’un traitement comparant la varénicline à un patch nicotinique, le pourcentage de fumeurs abstinents est 1,3 fois plus élevé avec Champix ®. Ces nouvelles données cliniques viennent d’être publiées sur le site Internet de la revue « Thorax » (1).
Un essai clinique international a été mené en Europe et aux États-Unis pendant un an. Cinq pays dont la France ont participé à l’étude. Vingt-quatre centres ont recruté 746 fumeurs âgés de 18 à 75 ans (âge moyen 43 ans) fumant au moins 15 cigarettes par jour et ayant déjà essayé d’arrêter pour la plupart (86 %). Les patients ont été randomisés lors de la visite initiale, puis ils ont reçu leur traitement durant 12 semaines pour Champix (varénicline), 10 semaines pour un patch nicotinique, conformément aux recommandations d’usage des produits.
A cette phase de traitement a succédé une phase de suivi sans traitement de 40 semaines au cours de laquelle les patients continuaient de bénéficier de conseils additionnels. Le critère principal d’évaluation était le taux d’abstinence continue pendant les 4 dernières semaines de traitement, confirmé par la mesure du monoxyde de carbone.
Les résultats montrent que la varénicline est significativement plus efficace que le patch nicotinique : 56 % d’abstinents contre 43 %, soit un pourcentage d’abstinents à l’issue du traitement 1,3 fois plus élevé avec Champix qu’avec le patch nicotinique. Les profils de tolérance de Champix et des patchs ont été conformes aux données de ces produits. Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés avec la varénicline ont été les nausées, les céphalées et l’insomnie.
Plus efficace pour réduire les envies impérieuses
« Par ailleurs, la varénicline, conformément à son mécanisme d’action, est plus efficace que le patch pour diminuer les envies impérieuses de fumer et les symptômes de manque ».
En revanche, à 52 semaines, on n’observe pas de différence significative entre le taux d’abstinence sous Champix ® (26 %) et celui sous patch (20 %) », déclare le Pr Henri Jean Aubin, principal investigateur de l’étude en France. Ces résultats sont concordants avec ceux des études de comparaison indirecte déjà publiés.
Champix ® est commercialisé depuis un an en France et 300 000 fumeurs en ont déjà bénéficié. L’arrêt du tabac est, bien sûr, indispensable après un accident coronarien. Or, 6 mois après, 50 % des patients fument (25 % n’ont pas arrêté et 25 % ont repris le tabac). L’implication des professionnels de santé est capitale. « On sait que le risque cardio-vasculaire chez un fumeur qui arrête de fumer diminue de 50 % la première année et disparaît totalement après trois ans. L’espoir renaît chez les cardiologues : le nombre de sujets à traiter pour obtenir un arrêt du tabac est de vingt avec les substituts nicotiniques et de huit avec la varénicline », souligne le Dr Kamel Abdennbi (cardiologue, tabacologue).
(1) Aubin HJ, Bobak A, Britton JR, Oncken C, Billing CB Jr, Gong J, Williams KE, Reeves KR. Varénicline versus transdermal nicotine patch for smoking cessation : Results from a randomized, open-label trial. Thorax.bmj.com 8/02/2008.
Conférence organisée par Pfizer avec le Pr Henri Jean Aubin (hôpital Émile-Roux) et le Dr Kamel Abdennbi (cardiologue, tabacologue, Paris).
Christine Fallet Le Quotidien du Médecin du 14/02/2008
Ces résultats ont également été présentés au Congrès de Pneumologie de Langue Française du 8 au 11 février 2008 à Lille par Henri Jean Aubin entouré de Xavier Quantin et de Gérard Peiffer (Ndlr).