– Le tabagisme coûte 47 milliards d’euros par an à la collectivité (06/06/2013)
L’estimation inclut les dépenses de santé mais aussi les pertes de revenus, d’impôts et de productivité liées à une mortalité anticipée.
47 milliards d’euros c’est 3 % du PIB et l’équivalent de 772 euros par habitant, a rappelé en décembre la Cour des comptes dans un rapport sur l’évaluation des politiques de lutte contre le tabagisme. « Ce coût mériterait toutefois d’être davantage étudié », soulignait son président, Didier Migaud, car un flou sur ce sujet nourrit une idée récurrente selon laquelle le tabac rapporte de l’argent à l’État, « ce qui est à l’évidence faux ».
Réalisé par des chercheurs en 2006, ce calcul global inclut des coûts directs, c’est-à-dire la prise en charge sanitaire des pathologies attribuables au tabac, et des coûts indirects. Il s’agit des pertes de revenus, de productivité et de fiscalité liées à la morbidité et à une mortalité anticipée. Les dépenses de prévention et les incendies sont également comptés.
En ce qui concerne les frais de santé, l’étude estime à 18,3 milliards le coût de la prise en charge, en ville ou l’hôpital, des maladies cardio-vasculaires, des maladies respiratoires et des cancers. Il est parfois suggéré que l’évaluation du coût du tabagisme devrait être minorée des économies liées à une mortalité anticipée - sur les dépenses de retraites notamment. L’étude évoque un « gain » de 7,5 milliards pour le régime des retraites, ainsi que d’une économie d’environ 800 millions pour l’Assurance-maladie. « À supposer qu’elle soit mieux connue, cette soustraction aboutirait, d’une manière éthiquement très discutable, à ce que la collectivité traite comme un avantage la disparition prématurée d’une part significative de ses membres dans des conditions de pathologies particulièrement douloureuses », relevait le rapport de la Cour des comptes.
La Direction générale de la santé souligne de son côté que la difficulté méthodologique propre à ce type d’études repose sur deux asymétries : les recettes et les dépenses générées par le tabac ne sont pas administrées par les mêmes ministères, et « leur temporalité est immédiate pour les recettes et décalées de quelques années pour les dépenses de santé ».
Delphine Chayet La lettre d’info du Figaro 06/06/2013
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2013/06/06/20002-20130606ARTFIG00499-le-tabac-coute-47-milliards-d-euros-par-an-a-la-collectivite.php?m_i=VgSVjwMSGFDyX%2BpAYt9r%2BQcJ%2BHn_SwddEWSqjdSWnLLhaO7VJ