– Représentations du fumeur (06/10/2006)
L’AFP qui souligne que l’image du fumeur s’est profondément modifiée depuis trente ans dans les sociétés occidentales dans un sens de plus en plus négatif, estime que « cette évolution traduit des années de lutte des pouvoirs publics et des acteurs de santé pour mettre à terre l’image flatteuse du tabac bâtie par les fabricants de cigarettes ». Philippe Lamoureux, directeur de l’INPES déclare « En face de nous il y a une industrie qui communique pour faire du tabac un produit glamour et de consommation courante. La stratégie des pouvoirs publics consiste à dénormaliser le tabac, à diminuer son acceptabilité sociale »
D’après l’agence, cette action suscite parfois des interrogations, et le psychiatre Gérard Apfeldorfer qui juge que l’on est passé d’une image « d’indépendance » et de « liberté » à celle « d’un pauvre type sale qui n’arrive pas à se contrôler », observe que « le fumeur qui essaie d’arrêter est en quête d’une restauration de l’estime de soi (...) dans une société très moralisante ». Le Pr Dautzenberg, président de l’Office français de prévention du tabagisme, qui se dit ancien fumeur lui-même, souligne qu’il « ne s’agit en aucun cas d’une guerre contre les fumeurs » et il martèle « mais je veux qu’ils restent en vie » précisant « ce n’est pas un problème de vice ou de vertu. On ne combat pas les fumeurs mais le tabac (...) qui tue la moitié de ses consommateurs ». Philippe Lamoureux se défend « Les campagnes des pouvoirs publics évitent de stigmatiser les fumeurs » et il explique « on a mis l’accent sur les composants toxiques de la cigarette, on a montré aux jeunes que l’industrie du tabac les manipulait - un argument qui fait mouche. Aux jeunes filles on a expliqué qu’elles risquaient de perdre leur potentiel de séduction ». Il souligne aussi « c’est vraiment une bataille perpétuelle entre nous et l’industrie du tabac qui cherche toujours des parades ».
D’après l’agence, une étude Ipsos de 2003 montre que la présence du tabac persiste au cinéma, particulièrement dans les films français.
MILDT 06/10/2006