– Dépendance aux jeux vidéo et à Internet (13/04/2006)
L’histoire, que la presse a largement rapportée, interpelle : un jeune homme, qui restait 20 heures par jour devant son ordinateur, a dû finalement être hospitalisé… Bien qu’aucune enquête épidémiologique ne permette d’évaluer la fréquence de la « cyberaddiction », les médecins tirent la sonnette d’alarme.
Le Pr Michel Lejoyeux, chef des urgences psychiatriques de l’hôpital Bichat (Paris) veut surtout attirer l’attention des parents sur les signes qui doivent les alerter, en particulier les symptômes dépressifs : découragement, tristesse, absence d’envie.
En effet, cette addiction recouvre très souvent un autre trouble du comportement et se développe chez des adolescents dépressifs ou souffrant de troubles de la personnalité ou encore d’états psychotiques débutants.
Au moindre doute, il faut en parler à son médecin et demander l’avis d’un pédopsychiatre qui pourra détecter une addiction associée (cannabis, alcool) ou une psychose qui débute.
En effet, explique le Pr Lejoyeux, le recours anormal à Internet traduit un refus du réel comme c’est le cas, par exemple, pour la schizophrénie.
Il n’est évidemment pas question d’interdire aux enfants de jouer avec une console ou de se connecter à Internet, ça ne suffit pas à créer la maladie, mais d’apprendre aux ados à repasser à des relations réelles, et non plus seulement virtuelles, et de leur proposer d’autres activités (sport, cinéma, sorties...) pour reprendre contact avec la réalité.
Sinon, l’enfant ou l’ado risque de se déconnecter peu à peu au profit du virtuel, de s’isoler socialement et d’aller droit à l’échec scolaire et professionnel.
Panorama du Médecin 13/04/2006