– Tabac non fumé : risque de dépendance (20/02/2007)
Le tabac non fumé (TNF) peut fournir la nicotine sans les inconvénients de la fumée de tabac. La nicotine présente dans le TNF est absorbée par les muqueuses nasales et buccales : c´est la prise et la chique de nos aïeux.
L´usage du TNF est fréquent dans certains sports nécessitant adresse et précision aux États-Unis et en Suède. Aux États-Unis, le TNF est utilisé dans le basket, le base-ball… sous la forme de poudre de tabac, enveloppée dans de petits sachets perméables comme ceux du thé (skoal bandit). En Suède, il se présente sous la forme d´une pâte formée par une poudre de tabac humidifiée, aromatisée, le snus, placé sous la langue ou dans le vestibule dentaire ; il est utilisé dans toutes les disciplines du ski, le slalom, le biathlon… Sa vente est autorisée dans ce pays, mais elle ne l´est pas dans les autres pays de l´Union européenne. Par contagion, cette pratique s´est répandue en France chez les skieurs de compétition, puis dans les écoles de ski et parmi les adolescents des régions montagneuses.
Le TNF est ainsi utilisé dans des sports où les qualités d´adresse, de précision, de vitesse des réflexes et d´orientation spatiale sont indispensables. Ces sportifs bénéficient des effets positifs de la nicotine, sans avoir les inconvénients de la fumée de tabac.
Cette pratique comporte cependant deux risques principaux, le cancer bucco-pharyngé et la dépendance :
– le risque de cancer bucco-pharyngé lié aux nitrosamines, présentes dans la feuille de tabac ; mais un snus à teneur en nitrosamines très réduite est fabriqué en Suède ;
– le risque de dépendance, car le TNF a un pouvoir addictif très grand, avec possibilité d´un transfert de consommation vers les cigarettes.
À côté du TNF, la nicotine pure (timbre, gomme, pastille, inhaleur…) aurait-elle la même propriété dopante, ce que suggèrent notre observation et les données psychopharmacologiques ? La nicotine augmenterait l´anabolisme protidique, propriété utilisée par les éleveurs de porcs en Australie, ce qui augmente encore l’intérêt de la nicotine comme substance dopante.
Gilbert Lagrue LE CONCOURS MEDICAL 20/02/2007