– Le pharmacien en première ligne pour aider les fumeurs (27/02/2009)
« C’est une bonne chose que les substituts nicotiniques soient en accès libre. J’y vois, comme atout majeur, une plus grande visibilité dans l’officine », déclare le Dr Béatrice Le Maître. Patchs, gommes, comprimés sublinguaux, pastilles à sucer, inhaleurs, tous ces produits sont alignés bien en évidence sur une même étagère et échappent rarement à l’œil du fumeur. « Qu’il ait ou non l’envie d’arrêter de fumer, la vision de ces produits lui envoie un message subliminal ». Le pharmacien peut aider les patients ou mieux aller au devant de leur demande car de nombreux contextes de dispensation du médicament l’invite à dire : « Fumez-vous ? » puis « Envisagez-vous d’arrêter de fumer ? ».
« Il est démontré que ce questionnement systématique connu sous le nom de conseil minimal est efficace et peut, à lui seul, induire des décisions d’arrêt ». Cette consommation doit être recherchée chez une femme enceinte, en cas de prise d’une pilule contraceptive, en cas de délivrance d’antibiotiques pour un enfant faisant des rhinopharyngites à répétition. Cet arrêt du tabac est un traitement essentiel dans 10 des 24 maladies de longue durée selon la Haute Autorité de santé. On y pense aisément dans les pathologies cardio-vasculaires, pneumologiques, le diabète, mais on méconnaît son importance dans l’insuffisance rénale, les hépatites, la maladie de Crohn et chez les sujets infectés par le VIH. Et ce n’est pas tout : le tabac interférant sur le métabolisme de certains médicaments – théophylline et dérivés, héparine, certains neuroleptiques, bêtabloquants – cela implique chez le fumeur des posologies plus importantes, avec parfois davantage d’effets secondaires, par exemple pour certains antidépresseurs.
La grande variété de substituts permet de s’adapter au caractère de chacun, mais ils doivent être montrés et expliqués.
« Il ne faut pas hésiter à associer le geste à la parole, en particulier pour expliquer l’inhaleur, particulièrement efficace, seul ou en association avec le patch, chez certains fumeurs ». Le pharmacien, tout comme les patients, peut avoir recours aux conseils délivrés par un tabacologue de la ligne Tabac Info Service.
Et, afin que cette aide aux fumeurs soit complète, un petit effort reste à faire sur l’alignement des prix de vente de ces produits. Il va du simple au triple suivant l’officine.
Dr Marie-Laure Diégo-Boissonnet Quotidien du médecin N° spécial OTC 27/02/2009
D’après un entretien avec le Dr Béatrice Le Maître, Unité de tabacologie, CHU Caen.
Et pour les non dépendants à la nicotine ?
Il n’y a pas que le tabac qui demande à modifier la posologie, la nicotine seule le demande aussi ! Et qui conseille le fumeur sur le bon dosage ? Le pharmacien ?
Les substituts nicotiniques en accès libre : une bonne affaire pour les fournisseurs ! (Ndlr).