États-Unis - Décroissance des risques à l’arrêt du tabac (07/05/2008)


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 Décroissance des risques à l’arrêt du tabac (07/05/2008)

Les caps des cinq et vingt ans de sevrage chez les femmes
Après vingt-deux ans de suivi de l’étude « Nurses’ Health Study », Stacey et coll. décrivent les relations entre le tabagisme et la mortalité après l’arrêt du tabac. Cinq ans après l’arrêt, on note une réduction des décès de toutes causes et liés aux maladies vasculaires, dont le risque rejoint celui des non-fumeuses après vingt ans. Le risque de cancer pulmonaire décroît après cinq ans, mais persiste à vingt ans.
Le risque de cancer ne disparaît jamais totalement après sevrage (S. Toubon/« LE QUOTIDIEN »)
L’étude observationnelle longitudinale « Nurses’ Health Study », menée entre 1980 et 2004, compte 104 519 participantes. Pendant ce laps de temps, il y a eu 12 483 décès, dont 4 485 (35,9 %) chez des femmes qui n’avaient jamais fumé, 3 602 (28,9 %) parmi les fumeuses et 4 396 (35,2 %) parmi celles qui avaient cessé de fumer.
Les investigateurs indiquent une multiplication par 2,81 du risque de décès dans le groupe des fumeuses par rapport aux femmes qui n’ont jamais fumé. Ils trouvent une réduction de 13 % du risque de mortalité de toutes causes pendant les cinq premières années après l’arrêt du tabagisme, par comparaison aux femmes qui continuent à fumer. Au bout de vingt ans après l’arrêt, l’excès de risque s’est réduit, pour atteindre celui des femmes qui n’ont jamais fumé.
Déclin plus rapide du risque vasculaire. Certaines pathologies ont mis plus ou moins de temps pour retrouver le niveau de base du non-fumeur. Ainsi, un déclin plus rapide du risque de maladie vasculaire, comparativement aux autres causes, est observé pendant les cinq premières années après l’arrêt. Une comparaison des risques relatifs des abstinentes récentes (moins de cinq ans) et plus lointaines (vingt ans et plus) a été réalisée. Ainsi, « la majeure partie de la réduction de l’excès de risque par atteinte vasculaire est réalisée pendant les cinq premières années : 61 % du bénéfice pour la mortalité coronarienne et 42 % pour la mortalité cérébro-vasculaire ».
Pour les décès par maladie respiratoire, une réduction de 18 % du risque est atteinte entre cinq et dix ans après l’arrêt tabagique. Dans ce cas également, le risque revient au niveau de celles qui n’ont jamais fumé après vingt ans d’abstinence.
Dans le cas du cancer pulmonaire aussi, la réduction dans les cinq ans est significative, atteignant 21 %, comparativement au groupe des femmes qui continuent à fumer.
Toutefois, les auteurs soulignent que l’excès de risque de cancer pulmonaire ne disparaît pas totalement, même après 30 ans. « Les anciennes fumeuses entre vingt et trente ans après l’arrêt présentent une réduction de 87 % de la mortalité par cancer pulmonaire comparativement aux fumeuses. » Cette mortalité ne retourne pas au niveau de base.
Dans le cas des autres cancers associés au tabagisme (LMC, œsophage, vessie, col utérin, rein, larynx, oropharynx, pancréas, estomac et trachée), l’excès de risque s’approche davantage du niveau des non-fumeuses après vingt ans. Les données suggèrent aussi un accroissement du risque de cancer colorectal (RR de 1,63) et non de cancer de l’ovaire.
Globalement, les chercheurs indiquent que, dans cette cohorte, approximativement 64 % des décès parmi les fumeuses et 28 % des décès chez les anciennes fumeuses sont attribués au tabagisme.
Les auteurs se sont par ailleurs intéressés à l’âge auquel les personnes ont commencé à fumer. Ils notent qu’un âge plus précoce est associé à une augmentation de la mortalité, les chiffres indiquant une tendance et n’atteignant pas le seuil de significativité (13 % fument leur première cigarette à 11 ans et 22 % des élèves dans le secondaire sont des fumeurs habituels).
Ces derniers résultats sont en faveur « d’une mise en place et d’un renforcement des programmes de prévention du tabagisme à l’école, ainsi que d’une restriction de l’accès des plus jeunes à l’achat du tabac et des cigarettes ».

« JAMA », vol. 299, n° 17, pp. 2037-47 et en complément, pp. 2083-5.

Dr Béatrice Vuaille, Le Quotidien du Médecin, 07/05/2008


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