– Les femmes plus sensibles à la BPCO (10/11/2011)
Avec ses consœurs de la Société française de Pneumologie, le Pr Isabelle Tillie-Leblond, pneumologue à la clinique des maladies respiratoires au CHRU de Lille, a créé un groupe de travail spécialement dédié : femme et poumon. « Nous nous sommes rendues compte qu’il existait de fortes variations dans les maladies respiratoires entre les femmes et les hommes. C’est notamment le cas pour la BPCO », souligne-t-elle. Car près de 40 % des malades atteints de BPCO sont des femmes. Et dans 90 % des cas, le principal responsable de leur problème est le tabagisme !
Le tabagisme en effet « est en augmentation constante chez les femmes et c’est un facteur majeur de maladies respiratoires ». Ce que l’on sait également depuis quelques années, c’est que le tabagisme est en réalité plus néfaste encore chez les femmes que chez les hommes.
« Elles sont beaucoup plus sensibles à l’effet du tabac. C’est lié au fait que les voies aériennes féminines sont plus petites que celles des hommes. Mais c’est un fait, à degré de tabagisme égal, les femmes sont plus malades, elles ont un souffle et une fonction respiratoire beaucoup plus dégradés que les hommes. Par conséquent, les fumeuses verront plus rapidement leur qualité de vie se détériorer ».
Par ailleurs, « l’image de la femme souffrant d’une BPCO est très peu répandue. Le plus souvent, le médecin va d’abord penser à un asthme ». C’est pourquoi Isabelle Tillie-Leblond conseille aux fumeuses de faire mesurer régulièrement leur souffle par leur médecin. « Elles doivent absolument s’assurer qu’elles ne souffrent pas de BPCO. »
Il est vital en effet, de diagnostiquer la maladie le plus précocement possible. Car le sevrage tabagique, associé à la mise en place d’un traitement adapté, permet souvent d’arrêter son évolution. Pas question en revanche, d’espérer un retour en arrière : la capacité respiratoire perdue ne se récupère pas. D’où l’importance d’un dépistage précoce… et d’une réaction rapide. Or en France, les deux tiers des patients ignorent qu’ils sont atteints de BPCO."
Source : www.destination santé.com Interview du Pr Isabelle Tillie-Leblond 10/11/2011