– Fumeurs et ex fumeurs : le cancer du poumon n’est plus une fatalité (13/11/2006)
Le cancer du poumon est devenu la première cause de décès par cancer chez les hommes et les femmes. Jusqu’à présent, on était désarmé face à cette maladie que l’on diagnostiquait trop tard, sur la base de simples radiographies du poumon. Aujourd’hui, le scanner pulmonaire permet de diagnostiquer à temps le cancer du poumon et de guérir 90 % des malades. Une vraie révolution !
La radiologie est en train de révolutionner complètement le pronostic du cancer du poumon. Jusqu’à présent, on était complètement désarmé face à cette maladie et on ne recommandait plus de dépistage systématique par la radio du poumon. A quoi bon avec un taux de survie ne dépassant pas les 15 %...
Cancer du poumon : le dépistage par scanner à basse dose d’irradiation
Mais depuis deux années, les résultats de l’étude I-ELCAP nous ouvrent de nouvelles perspectives nettement plus réjouissantes. Depuis 1993, le Dr Claudia Henschke suit, avec les autres radiologues participant à l’étude, 30 000 personnes à risque de cancer du poumon élevé, en leur proposant d’effectuer un scanner du poumon chaque année. Le scanner utilisé est un appareil à basse dose d’irradiation permettant des examens réguliers sans accumulation nocive de rayons. Avec cette technique, les cancers du poumon sont diagnostiqués à un stade très précoce, le stade I, permettant une chirurgie définitive.
En 2006, le Dr Heschke a pu faire état d’un suivi de plus de dix années sur les malades concernés pour constater que le taux de survie des patients, dont le cancer était de stade I, était de 90 % ! Ce résultat est vraiment important quand on sait qu’avec le scanner, le taux de diagnostic de cancer du poumon au stade I est de 80 %.
Autrement dit, avec le scanner pulmonaire à basse dose d’irradiation, le suivi d’un fumeur à risque ou d’un ancien fumeur, pourra être aussi efficace qu’avec la mammographie chez les femmes pour le cancer du sein.
Le scanner du poumon est très utile pour ceux qui arrêtent de fumer
Aujourd’hui, avant d’instituer un dépistage systématique, un certain nombre de questions demeurent, comme le coût (environ 200 euros par examen) et l’évaluation du ratio bénéfice risque. Mais d’ores et déjà, il peut être intéressant de faire un scanner du poumon quand on arrête de fumer. Cela permet d’augmenter sa motivation si l’on n’a rien et d’augmenter ses chances de guérison si l’on a quelque chose. Dans tous les cas, nous sommes en train de changer de logique. Le cancer du poumon n’est plus une fatalité et cela vaut le coup d’en parler avec son médecin traitant pour voir avec lui quelle stratégie de dépistage suivre.
Henschke Claudia. New England Journal of Medicine, 26 octobre 2006, pp 1763-1822.
Dr Philippe Presles www.e-sante.fr 13/11/2006