– Diabète, tabagisme, hérédité : des terrains de maladies parodontales (19/06/2008)
Si les maladies parodontales sont aussi agressives dans les deux sexes, il est important de la rechercher chez les sujets masculins qui, généralement, restent plus réticents face au dépistage. Les facteurs de risque principaux sont le tabagisme, le diabète et l’hérédité.
« Un patient diabétique ou tabagique a plus de risque de présenter des maladies parodontales. Vérifier la qualité du brossage des dents et lui demander par exemple si ses gencives saignent, conseille le spécialiste des maladies parodontales. On sait, en effet, que le diabète et le tabagisme, avec l’hérédité, sont les facteurs de risque principaux des parodontopathies ». Le dépistage s’appuie sur un interrogatoire précis, un examen bucco-dentaire attentif et un panoramique dentaire. Outre le diabète et le tabagisme, s’enquérir de l’existence d’antécédents d’abcès dentaires, ainsi que de parodontopathies familiales. Savoir que certains médicaments, tels que les immunodépresseurs et les anticomitiaux, favorisent l’apparition de parodontopathies. Faites préciser au patient si ses dents sont mobiles ou se sont déplacées, si les gencives sont douloureuses ou saignent lors du brossage, s’il a l’impression de présenter une mauvaise haleine. Un bilan radiographique dit « long cône », qui comprend une vingtaine de clichés, pourra venir compléter et préciser le diagnostic si besoin.
L’hygiène bucco-dentaire
Si l’hygiène bucco-dentaire est essentielle au maintien d’une bonne santé gingivale, elle n’en est malheureusement pas garante. « Les patients négligents ne sont responsables qu’en partie de l’état de leurs gencives, et des sujets à l’hygiène parfaite peuvent présenter des parodontopathies agressives », rapporte notre spécialiste pour illustrer le rôle déterminant des facteurs génétiques. Les maladies parodontales ont pour conséquence la destruction d’un ou de plusieurs éléments du parodonte : gencive, os, cément, ligament desmodontal. L’inflammation joue un rôle central dans la physiopathologie, conséquence de l’agression bactérienne et de la réponse immunitaire. Cette maladie bactérienne est la résultante d’un déséquilibre de la flore pathogène au détriment de la saprophyte, sous l’influence de facteurs encore mal connus. En revanche, ce que l’on sait bien, c’est que plus la masse bactérienne est importante, plus le risque d’apparition de la flore pathogène est important. Les saignements gingivaux, qui sont toujours le signe d’un phénomène inflammatoire, ne sont pas à banaliser.
« Veiller à la qualité du brossage des dents. Il faut savoir que c’est bien l’action mécanique de la brosse, et non pas le dentifrice, qui fait la qualité du brossage. Faire prendre conscience que se laver les dents prend du temps : au minimum trois minutes pour un brossage manuel et deux minutes s’il est électrique, et au moins deux fois par jour. Les brosses à dents électriques, maintenant très au point, peuvent rendre de grands services chez les gens peu adroits de leurs mains. Pour le choix, demander conseil aux professionnels ». On peut parfaire le nettoyage avec des brossettes interdentaires.
Il faut bien sûr conseiller l’arrêt du tabac. Des visites de contrôle régulières permettent de surveiller l’évolution, en particulier chez les sujets traités. On ne peut que regretter à ce titre que les hygiénistes dentaires, autorisées aux États-Unis et presque dans tous les pays d’Europe, ne le soient pas en France. Ces assistantes dentaires permettent d’assurer les soins d’entretien et les mesures éducatives, indispensables au maintien des résultats obtenus.
Dr Irène Drogou Le Quotidien du Médecin n° spécial 19/06/2008
D’après un entretien avec le Dr Philippe Viargues, parodontiste, Paris.
Quelques conseils :
– Arrêter le tabac.
– Prise en charge d’un diabète éventuel.
– Éviter les brosses à dents dures, préférer les souples.
– Insister sur la qualité du brossage, en particulier sur sa durée, d’au moins deux ou trois minutes.
– Envisager la brosse à dents électrique si besoin.
– Conseiller l’usage de brossettes inter dentaires.
– Bains de bouche à la chlorhexidine en cas de pathologie parodontale.
– Consulter en cas de signe d’alerte (saignements, douleurs, mobilité dentaire, haleine, ...).
– Suivi spécialisé régulier.
Transmis par le Dr Geneviève Sajus (F93)