Hollande - Tabagisme et polyarthrite rhumatoïde : des liens mieux compris (30/10/2007)


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 Tabagisme et polyarthrite rhumatoïde : des liens mieux compris (30/10/2007)

On sait aujourd’hui que le tabagisme est un facteur de risque de polyarthrite rhumatoïde (PR) dont il conditionne aussi la sévérité, chez les patients qui ont des anticorps anti-CCP et un terrain génétique particulier intéressant l’épitope partagé HLA-DRB1 (SE pour Shared Epitope).
On sait aussi que les anticorps dirigés contre les protéines citrullinées (anti-CCP) sont hautement spécifiques de la PR et sont associés à la destruction articulaire. Les allèles de l’épitope partagé HLA-DRB1, qui codent pour une séquence d’acides aminés de la portion présentatrice de peptides de la molécule HLA de classe II, constituent eux-mêmes un facteur de risque de développement d’anticorps anti-CCP.
D’où l’hypothèse émise par L Klareskog qui permettrait d’expliquer comment ces différents éléments aboutissent à la polyarthrite rhumatoïde : le tabagisme induirait la citrullination de cellules endommagées du tractus broncho-alvéolaire, qui seraient la cible de réactions immunes spécifiques de la PR dirigées contre les protéines citrullinées.
Il a déjà été montré que les taux d’anti-CCP, chez les patients atteints de PR, SE positifs et fumeurs étaient supérieurs à ceux des malades SE positifs non fumeurs.
KN Verpoort et coll se sont demandés si cette modification quantitative des anti-CCP opérée par le tabagisme n’était pas aussi accompagnée de modifications qualitatives. Ils ont donc étudié les différentes classes d’anti-CCP chez 216 patients souffrant de PR en fonction de l’existence ou non d’un tabagisme. Chez les fumeurs, les anticorps de type IgA et IgM étaient plus fréquents (OR respectivement de 2,8 et 1,8) par rapport aux non fumeurs. D’une façon générale, le nombre d’isotypes était, chez chaque patient fumeur, significativement plus élevé et, comme attendu, le taux des anti-CCP était également plus important, excepté celui des IgG3.
Cette équipe néerlandaise s’est ensuite intéressée au statut génétique des patients. Il est alors apparu que l’élévation des taux d’IgA et d’IgM chez les fumeurs était indépendante de leur profil génétique. Plus encore, chez les patients atteints de PR et SE négatifs, le tabagisme était aussi associé à un éventail plus large, en termes d’isotypes, de la réponse anti-CCP.
Le tabagisme semble donc exercer deux effets différents : l’induction d’une réponse anti-CCP chez les patients génétiquement exposés et la propagation de cette réponse quel que soit le profil génétique des malades

Verpoort KN et coll. : « Association of smoking with the constitution of the anti-cyclic citrullinated peptide response in the absence of HLA-DRB1 shared epitope alleles ». Arthritis Rheum 2007 ; 56 :2913-2918.

Dr Marie Werter www.jim.fr 30/10/2007


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