– Être un gros fumeur est sous influence génétique (31/01/2008)
DNA comme Driver of Nicotine Addiction (littéralement conducteur de l’addiction à la nicotine). On sait que le fait d’être un gros fumeur est sous influence génétique. C’est ce qu’ont montré des études sur des jumeaux en Scandinavie, en Amérique du Nord, en Australie et en Chine.
Mais quels sont les gènes en cause ? Pour le savoir, une équipe a conduit une étude génétique auprès de 14 000 sujets des États-Unis et d’Europe. Des échantillons d’ADN provenant de 6 000 d’entre eux ont été analysés au niveau d’environ 500 000 variations connues du génome humain, afin de voir si l’une d’elle peut prédire le nombre de cigarettes fumées par jour. Des variations de deux gènes ont été identifiées ; tous les deux codent des protéines auxquelles la nicotine se lie pour produire ses effets addictifs. Il s’agit des sous-unités des récepteurs nicotiniques alpha 3 et alpha 5 ; comme d’autres sous-unités, ces deux protéines constituent des sites de liaison pour la nicotine au niveau de cellules cérébrales connues pour être activées lors des processus d’addiction. Résultats confirmés chez les 8 000 autres personnes de l’étude. Deux importantes voies de recherche apparaissent :
1. les sous-unités 3 alpha et 5 alpha constituent des cibles pour la recherche de moyens de sevrage ;
2. l’analyse de l’ADN pourrait prédire la capacité d’un individu à s’arrêter de fumer.
Wade Berrettini et coll. « Molecular Psychiatry ». Publication en ligne avancée.
Dr Emmanuel de Viel Le Quotidien du Médecin du 31/01/2008