France - Le tabac peut provoquer des cancers du côlon, du rectum et de l’ovaire (02/11/2009)


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 Le tabac peut provoquer des cancers du côlon, du rectum et de l’ovaire (02/11/2009)

De nouvelles études apportent suffisamment d’éléments(1) pour ajouter les cancers du côlon et du rectum et de l’ovaire (type mucineux) à la liste déjà longue des cancers causés par le tabagisme(2).
Plus de 130 études épidémiologiques sur le tabagisme et le cancer du sein ont été passées en revue. De grandes études de cohorte publiées au cours des 5 dernières années montrent une association positive avec le cancer du sein. De nombreuses substances chimiques présentes dans la fumée du tabac provoquent des tumeurs des glandes mammaires chez l’animal ; ces cancérogènes atteignent le sein chez la femme et s’y accumulent dans les tissus adipeux. Ces observations combinées ont amené le Groupe de travail à conclure que le tabagisme peut aussi être une cause de cancer du sein.
En outre, un lien de causalité entre le tabagisme des parents et le cancer chez les enfants a été établi.
Quatre études récentes ont montré que les enfants nés de parents qui fumaient (père et/ou mère, pendant la période avant la conception et/ou pendant la grossesse) sont à risque significativement plus élevé d’hépatoblastome, un cancer rare qu’on pense être d’origine fœtale. La United Kingdom Childhood Cancer Study a rapporté des risques relatifs de 1,9 et 2,0, respectivement, pour le tabagisme paternel ou maternel seulement, risque relatif qui passait à 4,7 (IC à 95 %: 2-13) lorsque les deux parents fumaient.
Les résultats suggèrent également un risque accru de leucémie infantile : particulièrement remarquable, une méta analyse de 11 études a trouvé une association entre le tabagisme paternel préconception et la leucémie infantile.

Tabagisme passif
Le tabagisme passif est cancérogène pour l’homme (Groupe 1), provoquant le cancer du poumon. En outre, on dispose maintenant d’un certain nombre d’indications d’un lien avec les cancers du larynx et du pharynx. Étant donné que la fumée secondaire contient la plupart des constituants de la fumée principale, elle peut aussi être associée à d’autres localisations de cancer.
De nombreux types de tabac non fumé sont commercialisés pour une utilisation par voie orale ou nasale, et tous contiennent de la nicotine et les nitrosamines spécifiques au tabac, y compris la NNN (N’-nitrosonornicotine) et le NNK (Nitrosométhylamino-4 (pyridyl-3)-1 butanone-1). Des centaines de millions de personnes consomment du tabac non fumé, principalement en Inde et en Asie du Sud, ainsi qu’en Suède et aux États-Unis. En plus des conclusions précédentes, que l’utilisation du tabac non fumé provoque le cancer de la cavité buccale et du pancréas, il existe maintenant des indications suffisantes pour son rôle dans le cancer de l’œsophage.
Le tabagisme actif, le tabagisme passif et la consommation de tabac non fumé ont tous été réaffirmés comme cancérogènes pour l’homme (Groupe 1), avec le NNK et la NNN.

Chique de bétel
La chique de bétel est mâchée couramment en Inde et en Asie du sud : on estime à 600 millions de personnes environ le nombre de chiqueurs, avec une prévalence allant jusqu’à 80 % dans certaines régions de l’Inde. La chique de bétel se compose généralement de noix d’arec, de feuilles de bétel, de cachou et de chaux éteinte, et du tabac y est fréquemment ajouté. Des nitrosamines cancérogènes issues de la noix d’arec, l’ingrédient principal de la chique de bétel, se forment dans la salive des chiqueurs. La noix d’arec, consommée par voie buccale induit des troubles pré néoplasiques qui ont une forte propension à progresser vers un cancer.
Dans certaines régions de l’Inde, le cancer de la cavité buccale est le type le plus répandu de cancer. La classification en Groupe 1 (cancérogène pour l’homme) de la chique de bétel, avec ou sans tabac, ainsi que de la noix d’arec, a été réaffirmée. En plus du cancer de la cavité buccale, la chique de bétel sans tabac est maintenant associée au cancer de l’œsophage (indications suffisantes) et au cancer du foie (indications limitées(1)).

Notes
1. Voir à la fin du texte pour une définition des indications de cancérogénicité et des Groupes de la classification du CIRC.
2. Le tabagisme provoque des cancers de la cavité buccale, de l’oro-, du rhino- et de l’hypopharynx, de l’œsophage (adénocarcinome et carcinome spino-cellulaire), de l’estomac, du côlon et du rectum, du foie, du pancréas, de la cavité nasale et du sinus para-nasal, du larynx, du poumon, du col de l’utérus, de l’ovaire (mucineux), de la vessie, du rein (corps et bassin), de l’uretère et de la moelle osseuse (leucémie myéloïde).

Définitions
Groupe 1
L’agent est cancérogène pour l’homme.
Cette catégorie n’est utilisée que lorsqu’on dispose d’indications suffisantes de cancérogénicité pour l’homme. Exceptionnellement, un agent peut être placé dans cette catégorie lorsque les indications de cancérogénicité pour l’homme ne sont pas tout à fait suffisantes, mais qu’il existe des indications suffisantes de sa cancérogénicité chez l’animal de laboratoire et de fortes présomptions que l’agent agit suivant un mécanisme de cancérogénicité reconnu.

Groupe 2.
Cette catégorie comprend les agents pour lesquels, au maximum, on a obtenu des indications de cancérogénicité pour l’homme presque suffisantes et, au minimum, on ne dispose d’aucune donnée concernant l’homme mais on dispose d’indications suffisantes de cancérogénicité pour l’animal de laboratoire. Lesdits agents sont classés soit dans le groupe 2A (probablement cancérogène pour l’homme), soit dans le groupe 2B (peut-être cancérogène pour l’homme) sur la base d’indications épidémiologiques et expérimentales de cancérogénicité de données mécanistiques et d’autres renseignements pertinents. Les termes probablement cancérogène et peut-être cancérogène n’ont pas de signification quantitative et ne sont utilisés que pour décrire différents niveaux de données de cancérogénicité chez l’homme, probablement cancérogène signifiant un niveau d’indication plus élevé que peut-être cancérogène.

Groupe 2A
L’agent est probablement cancérogène pour l’homme.
On fait appel à cette catégorie lorsque l’on dispose d’indications limitées de cancérogénicité chez l’homme et d’indications suffisantes de cancérogénicité chez l’animal de laboratoire. Dans certains cas, un agent peut être classé dans cette catégorie lorsque l’on dispose d’indications insuffisantes de cancérogénicité pour l’homme et d’indications suffisantes de cancérogénicité pour l’animal de laboratoire et de fortes présomptions que la cancérogenèse s’effectue par un mécanisme qui fonctionne également chez l’homme. Exceptionnellement, un agent peut être classé dans cette catégorie sur la seule base d’indications limitées de cancérogénicité pour l’homme. Un agent peut être rangé dans cette catégorie s’il appartient clairement, sur la base de considérations mécanistiques, à une classe d’agents dont un ou plusieurs membres ont été classés dans le Groupe 1 ou le Groupe 2A.

Groupe 2B
L’agent est peut-être cancérogène pour l’homme.
Cette catégorie concerne les agents pour lesquels on dispose d’indications limitées de cancérogénicité chez l’homme, et d’indications insuffisantes de cancérogénicité chez l’animal de laboratoire. On peut également y faire appel lorsque l’on dispose d’indications insuffisantes de cancérogénicité pour l’homme, mais que l’on dispose d’indications suffisantes de cancérogénicité pour l’animal de laboratoire. Dans certains cas, peut être classé dans ce groupe un agent pour lequel on dispose d’indications insuffisantes de cancérogénicité chez l’homme et pas d’indications suffisantes d’une action cancérogène chez l’animal de laboratoire, corroborées par des données mécanistiques et d’autres données pertinentes. Un agent peut être classé dans cette catégorie sur la seule base d’indications solides provenant de données mécanistiques et autres.

Groupe 3
L’agent est inclassable quant à sa cancérogénicité pour l’homme.
Cette catégorie comprend essentiellement les agents pour lesquels les indications de cancérogénicité sont insuffisantes chez l’homme et insuffisantes ou limitées chez l’animal de laboratoire.
Exceptionnellement, les agents pour lesquels les indications de cancérogénicité sont insuffisantes chez l’homme mais suffisantes chez l’animal de laboratoire peuvent être classés dans cette catégorie lorsqu’il existe de fortes présomptions que le mécanisme de la cancérogénicité chez l’animal de laboratoire ne fonctionne pas chez l’homme. On classe aussi dans cette catégorie les agents qui ne correspondent à aucune des autres catégories.
Une évaluation dans le Groupe 3 n’est pas une décision de non-cancérogénicité ou de sûreté globale.
Cela signifie souvent que davantage de recherches sont nécessaires, notamment quand les expositions sont très répandues ou que les données sur le cancer sont compatibles avec des interprétations divergentes.

Groupe 4
L’agent n’est probablement pas cancérogène pour l’homme.
Relèvent de cette catégorie les agents pour lesquels on dispose d’indications suggérant une absence de cancérogénicité chez l’homme ainsi que chez l’animal de laboratoire. Dans certains cas, peuvent être classés dans ce groupe des agents pour lesquels les indications de cancérogénicité pour l’homme sont insuffisantes, mais pour lesquels on dispose d’indications suggérant une absence de cancérogénicité chez l’animal de laboratoire, constamment et fortement corroborées par une large gamme de données mécanistiques et d’autres données pertinentes.

IARC Lyon Communiqué de presse n° 196 02/11/2009
http://www.iarc.fr/fr/media-centre/pr/2009/pdfs/pr196_F.pdf


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