– Le joint a un véritable pouvoir cancérigène (29/01/2008)
Oui, le joint de cannabis a un véritable pouvoir cancérigène. Il est même tellement prononcé qu’il équivaudrait à celui de vingt cigarettes de tabac ! Voilà la conclusion pour le moins inquiétante d’une nouvelle étude conduite par une équipe de chercheurs Néo-Zélandais.
Le Pr Richard Beasley et ses collègues de l’Institut de Recherche médicale de la Nouvelle-Zélande ont suivi pendant 5 ans 102 patients de moins de 55 ans et atteints d’une tumeur au poumon. Tous ont été interrogés par questionnaire sur leur consommation d’alcool et surtout, de cannabis.
Le résultat fait froid dans le dos. Dans le groupe ayant consommé plus de 10 joints-année - cela correspond à la consommation d’un joint par jour sur dix ans ou deux joint par jour pendant 5 ans - le risque d’avoir un cancer bronchique a été multiplié par 6, « après ajustement des autres variables, dont le tabagisme » précise Richard Beasley. Au long cours, l’étude révèle que le risque de cancer du poumon augmente de 8 % par joint-année. Et pour cause, la fumée de cannabis contient deux fois plus d’hydrocarbures cancérigènes que celle des cigarettes !
La façon de fumer accroît aussi le risque, « les joints étant généralement consommés sans filtre et presque jusqu’au bout, ce qui augmente la quantité de fumée inhalée ». Les dépôts de substances carcinogènes dans les bronches se trouvent donc facilités. Dernier point, « l’absorption de monoxyde de carbone dans le sang serait cinq fois plus importante après un joint qu’après une cigarette ».
C’est la première fois que le pouvoir cancérigène du cannabis est ainsi clairement mis au jour. Les quelques études épidémiologiques réalisées à ce jour chez l’homme aboutissaient à des résultats contradictoires. Leur biais principal était la difficulté à séparer le pouvoir cancérigène du cannabis de celui de la cigarette, les deux étant souvent consommés ensemble.
Pour Richard Beasley, il est primordial que « les programmes de santé publique incluent aussi des campagnes destinées à réduire l’usage du cannabis, en particulier chez les jeunes ». Une logique bien éloignée de celle qui avait cours dans les hautes sphères de l’État.
Souvenez-vous : « fumer un joint chez soi est certainement moins dangereux que boire de l’alcool avant de conduire, pour soi et aussi pour autrui ». Cette phrase a été prononcée par Lionel Jospin, en 2002.
Source : Journal Européen de Pneumologie, Vol. 31, N° 2
http://www.destinationsante.com/fr_depeche.php?id_rubrique=126&id_article=24132&cat=1
Destination Santé 29/01/2008