France - Quelle utilité pour le Moi(s) sans tabac ? (28/10/2021)


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 Quelle utilité pour le Moi(s) sans tabac ? (28/10/2021)

Le Mois sans tabac, qui vante son efficacité et qui démarre lundi 1er novembre 2021, devra convaincre : en France, la prévalence des fumeurs quotidiens a légèrement augmenté en 2020, après plusieurs années de baisse.

De quoi s’agit-il ?
Le Mois sans tabac est une opération de Santé publique France qui s’inscrit dans un objectif de lutte contre le tabagisme. Elle offre un accompagnement à des fumeurs pour des actions volontaires de sevrage. Les 5 premières éditions ont enregistré plus de 900 000 inscriptions. Les participants (actuellement 71 842 inscrits à J-3, 125 000 en tout en 2020) peuvent commander un « kit d’arrêt du tabac » avec un programme de 40 jours contenant des défis et des divertissements pour éviter de craquer.
Cette année, le dispositif est renforcé par une consultation avec un professionnel de santé en présentiel, ou une consultation par téléphone via le 3989, et des entretiens individuels ou collectifs.
Les parrains 2021 sont Christophe Beaugrand-Gérin (Groupe TF1), Adriana Karembeu (France Télévisions) et Stéphane Plaza (Groupe M6).

Pourquoi c’est particulièrement utile cette année
Le tabac reste aujourd’hui la première cause évitable de mortalité en France, rappelle Santé publique France. C’est particulièrement important cette année, car 2020 a marqué un rebond de la prévalence du tabagisme. Selon le baromètre publié chaque année par l’organisme, 31,8% des personnes âgées de 18 à 75 ans ont déclaré fumer du tabac. En 2019, c’était moins : trois Français de 18-75 ans sur dix déclaraient fumer (30 %).
Alors qu’on relevait une baisse du tabagisme en France métropolitaine de 1,9 million de fumeurs quotidiens entre 2014 et 2019, les chiffres montrent une légère hausse de la prévalence quotidienne en 2020, avec 25,5 % de fumeurs quotidiens (parmi les 18-75 ans) contre 24 % en 2019 (ce qui aux yeux de l’organisme ne constitue malgré tout pas une « variation significative »).
Qui plus est en 2020, 29,9 % des fumeurs quotidiens ont fait une tentative d’arrêt d’au moins une semaine au cours des 12 derniers mois. Une proportion en « baisse significative par rapport à 2019 (33,4 %, p<0,05) », constatent les auteurs du rapport. Cette diminution reste certes un peu supérieure à 2018 (environ 25 %).

Est-ce que ça marche ?
Selon Santé publique France, les 30 jours de sevrage « multiplient par 5 les chances d’arrêter de fumer définitivement lorsque ce 1er défi est accompli. Au-delà de 30 jours, les symptômes de manque (nervosité, irritabilité) sont largement réduits. »
Par ailleurs, selon le dernier baromètre de l’organisme, sur la période 2016-2019, près de 1,8 million de tentatives d’arrêt étaient attribuables à Mois sans tabac. Santé publique France affirme aussi que « le taux de tentatives d’arrêt attribuables à Mois sans tabac a significativement augmenté entre 2017 (2,9 %) et 2018 (4,8 %), avant de se stabiliser en 2019 (4,3 %) ».

Jérémy, 37 ans et ancien fumeur quotidien, fait partie de ceux qui ont réussi à se sevrer grâce au challenge. En novembre 2016, alors qu’il fumait environ 5 à 8 cigarettes par jour et même s’il n’est pas inscrit sur la plate-forme, il décide de suivre des collègues qui ont décidé de participer.
La première journée, j’ai tenu sans trop de difficulté. Au bout d’une semaine, je me suis pris au jeu et je me suis dit que c’était dommage d’arrêter là, témoigne-t-il.
S’il n’a pas rencontré de difficulté majeure, c’est aussi parce qu’il avait déjà une première expérience de sevrage ratée quelques années plus tôt. Elle s’est avérée « utile » pour ne pas commettre les mêmes erreurs. « Ce qui a été le plus dur : les premières vacances d’été, et les fêtes de fin d’année tout de suite après, car la cigarette et la fête vont bien ensemble ! J’ai rêvé de fumer et encore aujourd’hui, cela peut m’arriver », confie-t-il. Mais le mouvement collectif du Mois sans tabac lui a permis d’arrêter totalement.
Autre indice en faveur de l’efficacité de l’opération : l’Assurance maladie enregistre une augmentation du remboursement des traitements par substituts nicotiniques dès le mois d’octobre et durant l’opération Mois sans tabac, qui perdure plusieurs mois après. Ainsi en 2020, les ventes de traitements d’aide à l’arrêt du tabac réalisées en pharmacie ont enregistré une augmentation de 4 % (en équivalent un mois de traitement).

Quelques chiffres sur l’arrêt du tabac en France
L’opération Mois sans tabac compte plus de 900 000 inscriptions depuis la première édition en 2016
Plus de 1,8 million de tentatives d’arrêt sont imputables à Mois sans tabac entre 2016 et 2019
En 2020, environ un million de personnes en France ont eu recours à des traitements par substitut nicotinique pour arrêter de fumer
L’aide d’un professionnel de santé augmente de 70% les chances de réussir son sevrage

Par Séverine Mermilliod, Le Progrès, 28/10/2021
Décryptage. La consommation de tabac a stagné en 2020 : quelle utilité pour le Mois sans tabac ? (leprogres.fr)

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