Suisse - Ploom, le vaporisateur de tabac débarque dans le pays (21/07/2017)


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 Ploom le vaporisateur de tabac débarque dans le pays (21/07/2017)

Le cendrier intégré à l’accoudoir. Les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Et les plus de 30 ans s’en souviennent avec incrédulité : jusqu’au milieu des années 90, on pouvait fumer dans les avions.
Aujourd’hui, le petit réceptacle et son clapet en métal sont les derniers restes de cette époque de libertarisme cigarettier. Ils ne servent plus à rien, si ce n’est à indiquer aux passagers que la compagnie n’a pas renouvelé sa flotte depuis un certain temps.
Fumer en vol ? Cette pratique pourrait revenir au goût du jour. C’est du moins le souhait émis par Japan Tobacco International (JTI). Pour prouver que ses nouveaux produits sont compatibles avec la promiscuité, le propriétaire de Camel et Winston a invité les journalistes à un vol en avion, vendredi. Une heure et demie durant laquelle ils ont pu tester Ploom Tech.

1 500 points de vente en Suisse
Ploom Tech est un dérivé de Ploom, la cigarette chauffante que JTI commercialise depuis 2011. C’est pour annoncer son lancement en Suisse que le cigarettier japonais, dont le siège mondial est à Genève, avait convié la presse à l’aérodrome zurichois de Dübendorf.
Puisque les e-liquides à la nicotine sont interdits à la vente en Suisse, JTI s’est engouffré dans la brèche. Ploom Tech n’est pas une e-cigarette. Elle se compose de trois parties. Une batterie, une cartouche de liquide et une capsule de tabac d’une capacité de 50 bouffées, promet le groupe. Le dispositif est présenté comme « une technologie hybride pour créer de la vapeur de tabac en chauffant un liquide sans nicotine qui passe à travers une capsule contenant du tabac granulé ».
Jusqu’ici, Ploom Tech n’était commercialisé qu’au Japon. En Suisse, il sera disponible dans environ 1 500 points de vente.
JTI a donc l’autorisation de vendre son nouveau produit qui, selon lui, permettrait d’inhaler 99 % de constituants nocifs en moins, par rapport à une cigarette qui brûle. En revanche, la question de leur consommation n’est pas encore réglée. Dans les avions ? « C’est un souhait à long terme. La proximité des passagers rend la question encore plus délicate que celle des lieux publics comme les restaurants », tempère Yasuhiro Nakajima, le responsable des « produits émergents » chez JTI.

Une harmonie entre fumeurs et non-fumeurs
John Aurlund, le directeur général pour la Suisse, rappelle « qu’en théorie, il n’y a que le canton de Zurich qui interdit les produits vaporisateurs de tabac dans les lieux publics ».
Dans les autres cantons, c’est la cigarette traditionnelle qui est proscrite. Les autres produits sont soumis à de multiples interprétations, tant que les discussions politiques ne sont pas achevées.
John Aurlund émet deux souhaits : que les autorités prennent en considération les nouveautés technologiques issues de l’industrie du tabac, comme Ploom et ceux qui vont suivre. Mais aussi qu’une « harmonie puisse être trouvée entre les fumeurs et les non-fumeurs ». Autrement dit, que les non-fumeurs se rendent compte que Ploom Tech n’a pas d’odeur, ne rejette que de la vapeur et n’est pas incommodant.
Au Japon, où Ploom Tech est vendu depuis 2016, certains restaurants sont toujours fumeurs. D’autres ne le sont plus, c’est au libre choix des tenanciers.
Pour ce qui est des trottoirs, où il est formellement interdit de rejeter des volutes, JTI échange aussi avec les autorités locales. « On ne veut pas être trop agressifs, nous savons très bien qu’il y a des résistances », concède Yasuhiro Nakajima.

Dissiper les doutes
JTI n’est pas le seul à songer à un retour en grâce de ses produits dans les lieux publics. À Lausanne, Philip Morris veut intégrer un café-restaurant à sa boutique dédiée à son IQOS, au Flon. Un endroit où la consommation de son produit sera autorisée.
Cette idée déplaît à certains élus qui accusent Philip Morris de profiter du flou juridique. « Au vu des doutes existants sur la nocivité, le principe de précaution devrait prendre le dessus », explique la députée socialiste Fabienne Freymond Cantone, l’auteure d’une interpellation au Grand Conseil vaudois.
« Ploom n’est pas à considérer comme un produit du tabac traditionnel […] il ne tombe pas sous le coup de l’interdiction à Zurich »
Dissiper les doutes, JTI s’y emploie. Vendredi, son agence de communication a remis aux journalistes présents un avis de droit. Tout neuf et commandé à Urs Saxer. Sur douze pages, ce professeur en droit de l’Université de Zurich compare et oppose les cigarettes traditionnelles et Ploom d’un point de vue juridique.
Il en conclut que « Ploom n’est pas à considérer comme un produit du tabac traditionnel […] il ne tombe pas sous le coup de l’interdiction à Zurich ».
Après les questions légales, place à l’enjeu de « l’harmonie entre fumeurs et non-fumeurs ». À la fin de la conférence de presse, les journalistes ont pris place dans Tante JU. C’est le surnom de cet avion en tôle ondulée fabriqué par l’entreprise allemande Junkers, à partir des années 30. Ambiance Mad Men garantie. Mais une fois en vol, au-dessus des Alpes grisonnes, peu de Ploom ont été consommées dans la cabine. Une ou deux, tout au plus. Sans doute la force de l’habitude

Servan Peca Le Temps 21/07/2017
https://www.letemps.ch/economie/2017/07/21/ploom-tech-japan-tobacco-aspire-fumer-avions


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