Suède - Addiction chez les rats : un enzyme porteur d’espoir découvert (31/08/2015)


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 Addiction chez les rats : un enzyme porteur d’espoir découvert (31/08/2015)

Des chercheurs suédois et américains ont identifié, dans le cerveau de rats, un enzyme qui jouerait un rôle déterminant dans le contrôle des pulsions.
Désormais c’est au niveau de la cellule que l’on traque les mécanismes des addictions, qu’il s’agisse d’alcool, de tabac… ou de sexe. Des chercheurs des universités de Linköping (Suède) et de Miami (États-Unis) ont ainsi réussi à dénicher dans le cerveau de souris « alcooliques » un enzyme dont l’activité était effondrée : PRDM2. S’il est devenu fréquent d’utiliser des souris chez qui on a créé une dépendance à l’alcool pour étudier la maladie, l’apparition de PRDM2 est beaucoup plus inattendue.
« PRDM2 est un enzyme surpresseur de tumeur dont l’inactivation joue un rôle majeur dans plusieurs cancers chez l’homme », écrivent le Dr Estelle Barbier et ses collègues dans un article de la revue Molecular Psychiatry. « Nous ne savions pas que PRDM2 avait une fonction dans le cerveau », ajoute le Pr Markus Heilig, directeur du Center for Social and Affective Neuroscience de l’université de Linköping, qui a supervisé ces travaux. Et quelle fonction !

Le contrôle des pulsions
L’activité réduite de l’enzyme PRDM2 se traduit par une diminution de l’activité dans le cortex frontal de rats dépendants à l’alcool. Or, c’est dans cette partie du cerveau que siège le contrôle des pulsions. C’est là que naît normalement l’idée : « Je ne vais pas boire car ensuite je dois prendre la voiture ». Quand tous les systèmes cérébraux fonctionnent correctement, l’analyse des conséquences de la consommation par rapport au plaisir qu’elle procure permet de prendre une décision rationnelle. « Quand on est dépendant, on passe en mode automatique et on court-circuite le système frontal. D’autres circuits cérébraux sont également perturbés », explique au Figaro le Pr Michel Reynaud, professeur en addictologie à l’hôpital Paul-Brousse et président du fonds Actions Addictions.
Quelles sont les conséquences sur le fonctionnement cérébral lorsque l’enzyme PRDM2 n’a plus qu’une activité réduite à la portion congrue ? « PRDM2 contrôle l’expression de plusieurs gènes qui sont nécessaires pour une communication correcte entre les neurones, explique le Pr Heilig, mais quand trop peu d’enzyme est fabriquée, il n’y a plus de signaux efficaces entre les cellules pour stopper l’impulsion ».

« Le désir devient besoin »
« Quand on est dépendant, le produit a pris le contrôle. C’est un véritable détournement car le désir devient besoin », remarque le Pr Reynaud. Un détournement que les chercheurs suédois et américains ont aussi réussi à provoquer chez des rats qui n’avaient pas été préalablement rendus alcooliques. En neutralisant génétiquement PRDM2, le contrôle des impulsions a été aussi supprimé. « La maladie addictive est un trouble chronique évoluant par rechutes, caractérisée par un processus récurrent, comprenant l’intoxication répétée, le besoin irrésistible de consommer, puis l’installation d’une dépendance », rappelle le Dr Laurent Karila dans son livre Les Addictions (éditions Le Cavalier Bleu).

Réduire la stigmatisation des alcooliques
Le Pr Heilig et ses collègues espèrent que ces découvertes « réduiront la stigmatisation des alcooliques ». Mais les changements dans l’activité des gènes liés à l’environnement, au sens large, des cellules (épigénétique) n’expliquent pas tout. « Il y a énormément de travaux sur les gènes de la dépendance mais d’une part ces gènes sont extrêmement nombreux avec une très faible incidence, et c’est probablement un cumul de gènes qui intervient, d’autre part, on estime la part génétique à environ 50 %, le reste relevant de nos comportements, souligne le Pr Reynaud. Si l’on reprend aujourd’hui la définition célèbre du Pr Claude Olievenstein, on pourrait dire que l’addiction naît de la rencontre d’un produit plus ou moins addictogène avec un individu plus ou moins vulnérable dans un environnement plus ou moins incitatif ».

Le Pr Heilig est optimiste : « Nous avons vu comment une manipulation moléculaire unique reproduit des caractéristiques importantes d’une maladie addictive (besoin irrésistible, NDLR). Maintenant que nous commençons à comprendre ce qui se passe, nous espérons que nous serons aussi capables d’intervenir ».

Par lefigaro.fr icondamien Mascret 31/08/2016
http://sante.lefigaro.fr/actualite/2016/08/31/25338-addiction-lalcool-risque-enzyme-pres?a3=763-1428951-895083&een=b7c7903f4ace21c067d3e3e55a1103a6&seen=6&m_i=9%2BD7ANh80OyAXrAjJ88AMP%2BoobMToBEcrRsJ_7LvY%2BaeEjNKKvettV7JJneXd6w0r8QdxG5_fSAj2kixqeW1z9pD9r#xtor=EPR-300-[actualites]-20160901


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