– Tabagisme, sevrage tabagique et maladie de Crohn (01/04/2016)
En France, la maladie de Crohn concerne 75 000 à 150 000 personnes (plus les femmes que les hommes). La maladie peut toucher tous les segments du tube digestif, de la bouche à l’anus. Le tabagisme augmente le risque (OR=1,76 ; IC 95 % 1,40-2,22), il y a un effet dose, les fumeurs de plus de 10 cigarettes par jour ayant un risque significativement accru par rapport à ceux fumant jusqu’à 10 cigarettes par jour et il y a un effet significatif sur la qualité de vie (mesurée par échelle). L’arrêt du tabac est associé à une baisse de l’activité de la maladie. Le bénéfice apparaît dès 3 mois après le sevrage et se prolonge les années suivantes. Les ex-fumeurs retrouvent une qualité de vie similaire aux non-fumeurs.
D’après certaines études, peu de patients sont au courant du lien entre MC et tabagisme, l’une d’entre elles a montré que seulement 12,9 % des patients connaissaient les effets délétères du tabac, et parmi les fumeurs 36,5 % n’avaient jamais reçu le conseil d’arrêter de fumer par un médecin hospitalier, et 65,8 % par un médecin généraliste.
Dans une étude prospective réalisée par l’un des auteurs de cette revue systématique, les poussées de la maladie sont plus fréquentes en période de tabagisme que dans les périodes d’abstinence (42 % vs. 12 % ; p<0,002).
L’activité de la maladie, évaluée par une échelle (CDAI) montre que le score est plus élevé chez les fumeurs que chez les ex-fumeurs et les non-fumeurs, mais qu’il n’y a pas de différence entre ex-fumeurs et non-fumeurs. Chez les fumeurs ayant arrêté depuis au moins un an, le recours à la chirurgie est significativement diminué (p = 0,005) par rapport aux fumeurs persistants. Il est donc très important que les patients, mais aussi les professionnels de santé soient informés de ce lien entre MC et tabagisme et de la nécessité d’obtenir une abstinence durable chez ces patients.
Underner Michel et al. Presse Med. 04/2016
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27016849