France - Mais où sont passées les études qui ont servi à autoriser l’aspartame ? (30/06/2011)


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 Mais où sont passées les études qui ont servi à autoriser l’aspartame ? (30/06/2011)

Depuis le début de l’année, l’aspartame est dans ligne de mire de tous ceux et celles (et leur nombre est croissant) qui traquent la présence de la chimie dans nos vies. La publication de deux études, controversées en raison de l’existence de nombreux biais et incertitudes, tendant à affirmer l’existence d’un risque accru de cancer et de naissances prématurées (… mais déclenchées !) a en effet suffit à plusieurs organisations pour appeler à une réévaluation des dangers de l’aspartame.

Sans attendre, l’Agence nationale de sécurité alimentaire (ANSES) et l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) se sont saisies du dossier et si elles ont toutes deux promptement conclu que les défauts constatés dans les deux études n’incitaient pas à l’urgence, elles poursuivent actuellement leurs réflexions sur l’édulcorant. D’ailleurs, l’EFSA qui avait programmé une réévaluation de l’aspartame pour 2020 (!) a récemment répondu favorablement à la demande de la Commission européenne de rendre sa copie en 2012.

Dossier d’autorisation introuvable
Ces nouvelles études s’imposeraient d’autant plus que les travaux à l’origine de la fixation de la dose journalière admissible (DJA) d’aspartame susciteraient eux aussi de nombreuses interrogations. Et d’abord où sont-elles ? Le chercheur André Cicolella, président du groupe Réseau environnement santé (RES) et le nutritionniste Laurent Chevallier ont tenté de répondre à cette question (en apparence saugrenue) en interrogeant les différentes instances chargées de la sécurité alimentaire et européenne. Tant l’ANSES et l’EFSA ont honnêtement répondu qu’elles ne disposaient pas des études ayant permis à la Food and Drug Administration (FDA) de fixer la DJA en 1977 à 50 mg/kg/jour (elle est en Europe de 40 mg/kg/jour). Le chef de l’unité Food additives and Nutrient Sources added to food, Hugues Kenigswald de l’EFSA écrit par ailleurs : « L’EFSA ne dispose pas du dossier de demande d’autorisation de l’aspartame en Europe qui devait contenir les études (…) ayant été prises en compte lors de l’évaluation initiale de l’aspartame par le Comité Scientifique de l’Alimentation Humaine (SCF) ».

Publications scientifiques non précisées
Ce flou quant aux études à la base de l’autorisation de l’aspartame dans le monde ne date pas d’hier. Dans une lettre adressée à l’ANSES, le RES remarque ainsi : « L’agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA, ancêtre de l’ANSES, ndrl) dans son rapport de 2002, faisait référence à trois études expérimentales de cancérogénécité, dont deux publiées avant 1980, qui sont donc celles qui sont servi à définir la DJA (…). Ces deux études sont citées dans le document comme émanant de la FDA (…) sans faire référence à une publication scientifique précise ».

Des animaux ressuscités
Or ces imprécisions sont d’autant plus regrettables que la procédure d’autorisation de l’aspartame par la FDA aurait été entachée de nombreuses irrégularités. Dans sa conférence de presse, le RES a ainsi tenu à porter à la connaissance du grand public deux témoignages des ratés qui auraient fortement compromis la régularité des travaux.
Dès 1977, le Docteur Jérôme Bressler, expert au sein de la FDA, avait répertorié différents éléments intrigants, tels le fait que certains animaux déclarés morts ressuscitaient lors de compte rendus ultérieurs, tel le chat de Schrödinger, ou encore que des différences importantes s’observaient entre les observations réalisées initialement sur trente animaux et celles figurant dans les dossiers transmis à la FDA. Ces remarques faites par le docteur Bressler n’ont cependant pas toutes été retenues dans le rapport finalisé de la FDA. Pourtant, ces irrégularités ont été confirmées par une ancienne toxicologue de la FDA, le docteur Jacqueline Verrett qui lors d’une audition devant le Congrès américain a déclaré que « les tests effectués par Searle pour tenter d’obtenir l’approbation de la substance chimique (…) auraient dû être rejetées ».

Les études qui vont dans le sens d’une dangerosité de l’aspartame bien moins critiquées
Autant d’éléments qui poussent aujourd’hui le RES à demander aux pouvoirs publics de dénoncer la DJA actuelle et de procéder à une nouvelle évaluation de l’aspartame… Une procédure en effet probablement nécessaire au vu des éléments révélés bien qu’on puisse regretter que les experts du RES ne se montrent pas aussi diligents pour mettre en évidence les irrégularités d’études réalisées aujourd’hui et qui appuient leur thèse d’une dangerosité de l’aspartame, elle-même pourtant toujours à prouver.

Aurélie Haroche 30/06/2011
http://www.jim.fr/en_direct/pro_societe/edocs/00/01/E9/BE/document_actu_pro.phtml


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