États-Unis - 2006 année de l’innovation thérapeutique en sevrage tabagique ? (31/12/2005)


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 2006 année de l’innovation thérapeutique en sevrage tabagique ? (31/12/2005)

La recherche pharmaceutique est particulièrement innovante et les promesses sont grandes dans de nombreux domaines, dont celui du sevrage tabagique comme le rappelle le Dr Scott Leischow, responsable des programmes de lutte contre le tabagisme au sein du puissant National Cancer Institute aux États-Unis.
Ce spécialiste rappelle tout d’abord les enjeux : 21 % des Américains de plus de 18 ans sont des fumeurs réguliers ; c’est certes moitié moins qu’au début des années 60 mais ce tabagisme reste encore aujourd’hui responsable de 180 000 décès annuels par cancers.
Et si plus d’un fumeur américain sur deux émet le souhait de rompre avec le tabac, 2,5 % seulement de ceux qui se lancent chaque année dans une tentative de sevrage deviennent définitivement d’ex-fumeurs. Ce taux est bien évidemment beaucoup trop faible, témoignant à la fois de la solidité du lien de dépendance nicotinique et du besoin de produits plus performants que ceux dont on dispose aujourd’hui.
Parmi les prétendants à une efficacité supérieure :
– le rimonabant : développé par le groupe Sanofi-Aventis, il est le premier inhibiteur sélectif des récepteurs endo-cannabinoïdes. Une étude de phase III a rapporté un taux de sevrage de 36 % sous rimonabant, versus seulement 20 % sous placebo. Ce résultat doit être confirmé par d’autres études mais aussi dans la durée.
– la sélégiline et le moclobemide : ces deux médicaments sont utilisés en neuropsychiatrie, le premier dans la maladie de Parkinson, le second dans la dépression ; leur point commun est d’intervenir au niveau du « circuit de la récompense ». Des études sont en cours qui évaluent ces deux médicaments dans le sevrage tabagique.
– la varénicline est un médicament qui se comporte comme un leurre, occupant les récepteurs nicotiniques sans pour autant activer le circuit neuronal de la récompense. Selon le groupe pharmaceutique qui développe cette molécule, le taux de sevrage serait de 48 % sous varenicline (versus 17 % sous placebo).
– les vaccins anti-nicotiniques : trois compagnies mènent actuellement des essais de phase III avec un candidat vaccin, lequel provoque la synthèse d’anticorps qui vont permettre de bloquer la nicotine avant qu’elle atteigne les récepteurs cérébraux. Les premiers résultats sont prometteurs avec un taux de succès supérieur à 30 %.
Mais rappelle Scott Leischow, aucun de ces médicaments ne représentera la panacée.
Leurs résultats doivent être comparés à ceux obtenus avec un produit actuellement disponible, le bupropion. Les essais avec ce produit montrent un taux de sevrage de 33 %. Mais dans tous les cas de figure, il s’agit de taux de sevrage immédiat ; et malheureusement, la rechute est très souvent la règle, confirmant s’il en était besoin la nécessité d’une approche globale, non seulement pharmacologique mais également comportementale.

INPES Tabac Actualité 31/12/2005


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